(Tokyo) Tout le monde aurait dû savoir qu’il serait difficile de garder de freiner Sifan Hassan aux Jeux de Tokyo.

La coureuse de fond la plus occupée au monde a inscrit deux victoires impressionnantes lundi. Elle a décroché l’or au 5000 mètres féminin environ 11 heures après une chute inquiétante lors du dernier tour de sa vague des préliminaires du 1500 qu’elle a non seulement terminé, mais aussi gagné.

Ces deux victoires ont gardé la coureuse native d’Éthiopie représentant les Pays-Bas dans la course pour un triplé aux 1500, 5000 et 10 000 mètres.

Il s’agit d’un exploit jamais accompli et qui forcera Hassan à participer à huit courses en l’espace de six jours.

Si elle admet que l’idée est un peu folle, cela a tourné les projecteurs dans sa direction à Tokyo simplement pour tenter d’y arriver.

Elle ne s’est pas aidée en étant victime d’une chute qui aurait écarté de nombreuses rivales.

« C’est assez fou, a dit l’Américaine Karissa Schweizer, qui participe au 5000 m. Elle essaie non seulement de gagner les trois épreuves, mais elle chute et a la concentration pour vite s’en remettre. Elle vient ensuite gagner le 5000 mètres. C’est fou. »

La course matinale sur 1500 mètres aurait dû être une affaire sans histoire pour Hassan. Courant à l’arrière du peloton, comme elle aime le faire, elle a commencé à se frayer un chemin vers l’avant au début du dernier tour.

La Kényane Edinah Jebitok a toutefois chuté juste devant elle. Hassan a tenté de sauter par-dessus sa rivale, mais a plutôt chuté.

Hassan est restée au sol pendant environ deux secondes, puis a amorcé une remontée complètement folle. Elle est revenue à l’avant du peloton en environ 60 secondes.

« Elle est phénoménale, a dit la Canadienne Andrew Seccafien, qui court aussi le 5000 mètres. Elle a donc fait le tour en peut-être 55 secondes. Elle est à un autre niveau, ça ne fait pas de doute. »

Hassan n’avait pas vidé son réservoir. Elle a pu lancer une attaque imparable avec 250 mètres à faire en soirée au 5000 m. Elle a signé un chrono de 14 minutes 36,79 secondes pour s’imposer par 1,57 seconde devant la Kényane Hellen Obiri. L’Éthiopienne Gudaf Tsegay a décroché le bronze.

Pendant qu’elle complétait un tour d’honneur sur la piste, les États-Unis ont poussé un soupir de soulagement après avoir remporté leur première médaille d’or des Jeux de Tokyo en athlétisme. Cette médaille est arrivée sur le tard, la fin de la quatrième journée d’athlétisme, et d’une source inattendue : le lancer du disque féminin.

Valarie Allman a commencé la finale avec un lancer de 69,98 mètres, puis elle a attendu pendant un délai de pluie d’une heure et une cinquantaine de lancers par ses rivales. Personne n’a fait mieux et l’Américaine a été couronnée.

Plus tôt dans la journée, la favorite américaine au 100 m haies, Keni Harrison, a terminé en deuxième place derrière la Portoricaine Jasmine Camacho-Quinn.

Camacho-Quinn couru la distance en 12,37 secondes et a été 0,15 seconde plus rapide qu’Harrison, détentrice du record du monde. La Jamaïcaine Megan Tapper a décroché le bronze.

L’autre médaille d’or du jour est allée au Marocain Soufiane el-Bakkali au 3000 m steeplechase. Sa victoire a mis fin à un 40 ans de dominance du Kenya dans cette épreuve.

Le reste de l’action impliquait des préliminaires.

À l’épreuve de 200 mètres chez les dames, Crystal Emmanuel a réussi son meilleur temps de la saison (22,74 secondes) pour accéder à la demi-finale, mais elle a ensuite montré un chrono de 23,05 secondes, ce qui n’a pas été suffisant pour qu’elle accède à la finale.

Au 400 mètres haies, la Canadienne Sage Watson a bravé une pluie battante pour franchir la ligne d’arrivée en 55,51 secondes. Son cinquième rang dans sa demi-finale l’a éliminée de la finale.

Au saut à la perche, la Canadienne Anicka Newell s’est qualifiée pour la finale en franchissant la barre à 4,55 mètres. Sa compatriote Alysha Newman a pour sa part été éliminée, elle qui a raté ses trois tentatives à 4,25 mètres.

En fin de journée, Matthew Hughes a pris le sixième rang au 3000 m steeplechase, améliorant sa performance des Jeux de Rio, quand il avait terminé en 10e position. John Gay a conclu en 15e position.

En finale du 5000 m féminin, Seccafien a pris le 15e rang.

-Avec The Associated Press