L’entraîneur-chef Bev Priestman savait qu’elle pouvait se fier à la gardienne de but Stephanie Labbé au moment où le sort de l’équipe féminine de soccer du Canada reposait entre ses mains, vendredi, aux Jeux olympiques de Tokyo.

Labbé a été victime d’une vilaine chute dans les derniers instants de la période supplémentaire lorsque la Brésilienne Debinha l’a fait trébucher au moment où Labbé essayait de capter un ballon lobé.

Celle-ci a ensuite concédé des buts sur les trois premiers essais du Brésil en tirs de barrage, avant de réaliser deux arrêts d’une importance capitale qui ont propulsé le Canada vers une victoire en prolongation, après 120 minutes de jeu qui s’étaient terminées par un score de 0-0.

Après deux arrêts presque totalement identiques contre Andressa et Rafaelle, Labbé a couru à toute vitesse vers ses coéquipières pour une étreinte de groupe après qu’elles eurent dominé le Brésil 4-3 aux tirs de barrage.

« Les grands joueurs relèvent leur jeu d’un cran dans les grands moments et je n’avais aucun doute, lorsque nous sommes arrivées au tir [de Rafaelle], qu’elle ferait l’arrêt », a déclaré Priestman.

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La gardienne Stephanie Labbé

Vanessa Gilles a marqué le filet décisif, après des buts de Jessie Fleming, d’Ashley Lawrence et d’Adriana Leon.

Le Canada s’était retrouvé face à un déficit hâtif lorsque la capitaine Christine Sinclair – l’athlète ayant réussi le plus grand nombre de buts en soccer international – avait été frustrée par un arrêt de la gardienne Barbara lors du tout premier tir de la séance.

« C’est ce que représentent les Jeux olympiques, ces matchs serrés qui mènent à des performances qui nous rendent vraiment fiers », a déclaré Labbé.

« Je suis tellement fière de l’équipe devant moi aujourd’hui. Et que j’aie pu fournir ma part et aider cette équipe à récolter une victoire est un moment de grande fierté pour moi. »

Marta, Debinha et Erika avaient procuré l’avantage au Brésil en déjouant Labbé lors des trois premières tentatives.

« Je les voyais comme un groupe susceptible de monter sur le podium », a déclaré Priestman en parlant des Brésiliennes.

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L’entraîneure-chef Bev Priestman

« Le Brésil compte des joueuses incroyables, mais je suis vraiment, vraiment fière, et nous ne pouvons mésestimer la qualité de l’équipe brésilienne. »

En demi-finale lundi, le Canada affrontera les États-Unis qui, à leur tour, ont dominé une séance de tirs de barrage par le score de 4-2 contre les Pays-Bas. Les deux équipes avaient terminé les 120 minutes de jeu avec un score de 2-2.

L’autre demi-finale, également lundi, réunira l’Australie et la Suède. L’Australie a défait la Grande-Bretagne 4-3 en temps additionnel tandis que la Suède a éliminé le Japon 3-1.

Occasions manquées

Le Canada avait eu des chances d’inscrire la victoire pendant les 30 minutes de temps additionnel.

Leon, insérée tardivement dans le match, a fait une poussée sur le flanc droit à la 105e minute et tenté un tir bondissant qui a raté de peu le filet brésilien.

À l’autre extrémité, Labbé a gardé le Canada dans le match en stoppant une déviation de la tête de la part d’Erika, à la 118minute.

Environ une minute plus tard, Lawrence a obtenu une autre chance de marquer, mais son tir a survolé la barre horizontale.

« Quelle performance par l’équipe sur le plan défensif ! a loué Labbé. Nous sommes solides contre quelques-unes des meilleures attaquantes du monde […] et sur le plan offensif, j’ai trouvé qu’on a eu de bonnes occasions. »

Le match a été joué au stade Miyagi, devant environ 4000 spectateurs éparpillés dans le stade de 49 000 sièges.

Selon Labbé, le fait de voir des drapeaux canadiens parmi l’assistance et d’entendre des cris des partisans a aidé toute l’équipe.

« Nous avons fait de notre mieux pour reconnaître leur présence et les remercier. C’était tellement spécial de pouvoir enfin voir des spectateurs dans les gradins, et nous avons vraiment senti leur soutien. »

« Dans des matchs comme ça, qui nécessitent 120 minutes de jeu et des tirs de pénalité, cette petite somme d’énergie peut aider une équipe à triompher. »

Les spectateurs ne sont pas admis sur les lieux de compétition situés à l’intérieur de la préfecture de Tokyo, dans le but de ralentir la propagation de la COVID-19.

Toutefois, le duel entre le Canada et le Brésil a eu lieu à plus de 360 km au nord de la plus grande ville du Japon, loin de l’étendue de l’état d’urgence qui y a été décrété.