(Tokyo) Le Comité olympique russe a pris la défense vendredi de son nageur Evgeny Rylov, qui a remporté le 200 m dos des Jeux olympiques de Tokyo, après des allégations de dopage lancées par son rival américain Ryan Murphy.

Evgeny Rylov, déjà vainqueur du 100 m dos, a mis fin à la domination américaine sur 200 m avec un chrono d’1 min 53 sec 27/100e, devant l’Américain Ryan Murphy (1 : 5415) et le Britannique Luke Greenbank (1 : 5472).

Ryan Murphy, auteur du même doublé 100 m/200 m lors des JO 2016 de Rio, a laissé percer sa « frustration » en évoquant une « course qui n’est probablement pas propre ».

« Voilà à quel point nos victoires sont déconcertantes pour certains de nos collègues », a lancé le Comité olympique russe sur Twitter, ajoutant : « Oui, nous sommes ici, aux Jeux olympiques, nous y avons le droit. Que cela plaise ou non ».

Il a dénoncé ironiquement la « tirade sur le dopage russe qui se fait entendre à nouveau » et la « propagande anglophone dégageant une sueur verbale dans la chaleur de Tokyo, de la bouche d’athlètes offensés par les défaites ».

« Il faut apprendre à perdre », a poursuivi le Comité russe, ajoutant : « Nous ne vous consolerons pas. Pardonnez à ceux qui sont plus faibles. Dieu est leur juge et pour nous – une aide ».

Le chef de l’agence antidopage russe, Rusada, Mikhaïl Boukhanov, a pour sa part expliqué qu’Evgeny Rylov avait été « testé trois fois en 2021 ». « Il est aussi dans le pool international, donc la fédération internationale le teste aussi », a-t-il ajouté, cité par l’agence de presse russe Ria Novosti.

Evgeny Rylov a lui écrit sur Instagram qu’il avait discuté avec Ryan Murphy après la conférence de presse et s’était assuré que les propos du nageur américain relevaient d’un « malentendu ».

« Nous sommes tous les deux partisans d’un sport propre », a-t-il écrit.

Quelques heures plus tard, le porte-parole du Kremlin a également réagi : « Nos sportifs doivent gagner des médailles-de préférence en or-et ne pas faire attention à tout ça. Les médaillés sont au-dessus des critiques », a déclaré Dmitry Peskov.

Même son de cloche du côté du ministère des Affaires étrangères, qui a salué « l’incroyable dignité de (ses) représentants à traverser les défis auxquels ils font face à Tokyo. Et je ne parle pas seulement de sport. Mais aussi de ces provocations sans fin », a commenté Maria Zakharova.  

Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a suspendu fin 2020 la Russie de compétitions internationales pour deux ans tout en laissant ses sportifs concourir sous la bannière du « Comité olympique russe » (ROC).

Cette décision a été jugée par certains nettement plus indulgente que les sanctions initialement proposées par l’Agence mondiale antidopage, face au dopage d’État organisé en Russie.