(Tokyo) Venue glaner à Tokyo cinq nouveaux titres olympiques, l’Américaine Katie Ledecky est passée mercredi d’une claque sur 200 m au bonheur de l’or sur 1500 m, pendant que Kolesnikov et Dressel affolaient les chronos en demi-finales du 100 m.

« Je suis juste fière de rapporter une médaille d’or à l’équipe américaine. Je voulais absolument en avoir une », soufflait la championne en zone mixte, émue comme rarement après avoir surmonté ses deux premières défaites en finale olympique.

Argentée lundi matin sur 400 m, après un duel au couteau avec l’Australienne Ariarne Titmus, 20 ans, la quintuple championne olympique a cédé sa couronne encore plus nettement sur 200 m, ne prenant que la cinquième place (1 : 5521), loin derrière sa jeune rivale (1 : 5350).

Si Ledecky s’était parée d’or dès les JO-2012 de Londres (800 m) avant d’assommer ceux de Rio (200 m, 400 m, 800 m, 4x200 m), les Jeux de Tokyo ont consacré l’avènement de « Terminator » Titmus et son finish dévastateur, sur 200 comme sur 400 m.

« Vraiment épuisant. C’était sacrément dur », confiait pourtant la nageuse de Tasmanie, encore troisième à l’attaque de la dernière longueur. Essuyant quelques larmes, la championne du monde 2019 du 400 m a longuement enlacé son entraîneur, l’exubérant Dean Boxall.

Phelps détrôné

Et si Titmus est partie digérer ce doublé réalisé dès ses premiers Jeux, Ledecky a eu moins d’une heure pour se remobiliser avant de gagner le 1500 m, nouvelle course olympique, devant sa compatriote Erica Sullivan et l’Allemande Sarah Kohler.

« Après le 200, dans la piscine d’échauffement, j’ai juste pensé à ma famille, et à chaque coup de bras, je pensais à mes grands-parents, qui sont les personnes les plus solides que je connaisse. C’est ce qui m’a aidée à tenir le coup », a raconté l’Américaine, en pleurs.

Et Ledecky repartira ensuite à l’assaut du 4x200 m, en finale jeudi matin, puis du 800 m où elle retrouvera Titmus, mais avec de plus solides références que la jeune Australienne sur cette distance.

La matinée a aussi offert la couronne du 200 m papillon au Hongrois Kristof Milak (1 : 5125)-qui a effacé au passage le record olympique de Michael Phelps mais est resté loin de son propre record du monde (1 : 5073)-et a sacré les Britanniques sur 4x200 m.

En or dimanche sur 400 m quatre nages, la Japonaise Yui Ohashi a aussi remporté le 200 m quatre nages, pendant que ces deux épreuves confirmaient le crépuscule de la triple championne olympique, la Hongroise Katinka Hosszu, cinquième du 400 m et septième du 200 m.

Huit favoris ?

Pour lancer cette cinquième journée de natation olympique, les sprinteurs ont fait monter la pression en demi-finales du 100 m, dominées par le jeune Russe Kliment Kolesnikov (4711), devant le favori américain Caeleb Dressel (4723).

Kolesnikov a-t-il grillé prématurément ses cartouches en établissant un nouveau record d’Europe ? Quelle marge conservent Dressel et le champion olympique australien Kyle Chalmers, respectivement descendus en 2019 à 46 sec 96 et 47 sec 08 sur la course reine ?

Réponse jeudi à 11 h 37 locales (2 h 37 GMT) : « C’est à peu près ce que j’espérais, la finale sera très rapide. Il n’y a aucun favori à ce stade, la course va être amusante, j’ai hâte d’y être. Les huit gars sont dans le jeu et vont faire le spectacle », pronostiquait Dressel en zone mixte.  

« Vous devriez être jaloux, parce que moi j’y serai », a plaisanté le sprinteur floridien, qui a amassé treize titres de champion du monde entre 2017 et 2019 et visera l’or sur 50 et 100 m nage libre, 100 m papillon, 4x100 m quatre nages et 4x100 m quatre nages mixte, après avoir empoché dimanche celui du 4x100 m.

Le 100 m s’annonce tout aussi indécis chez les femmes : l’Australienne Emma McKeon a établi un nouveau record olympique mercredi soir en séries (5213), avec une nette avance sur la Hongkongaise Siobhan Bernadette Haughey (5270), mais quatre de leurs rivales se tiennent ensuite en 10 centièmes, dont la détentrice du record du monde Sarah Sjöström et la championne olympique Penny Oleksiak.