(Tokyo) La première manche du duel très attendu entre Ariarne Titmus et Katie Ledecky dans les bassins de Tokyo a tourné à l’avantage de la jeune nageuse australienne sur 400 m nage libre lundi, tandis que le Japonais Shohei Ono a décroché un nouveau titre, le quatrième pour son pays en judo.

L’explication, somptueuse et haletante jusqu’au bout, a tenu toutes ses promesses, mais c’est au final Titmus, 20 ans, qui a donné un coup de vieux à Ledecky, 24 ans, en la privant de son titre, remporté en 2016 à Rio, et en chatouillant son record du monde.

« Honnêtement, je m’attendais à être plus nerveuse », constatait l’Australienne. « Si je n’avais pas quelqu’un comme elle à chasser, clairement je ne nagerais pas comme ça ».

Déjà battue par Titmus lors des Mondiaux-2019 sur la même distance, Ledecky refusait « d’être déçue » : « Je me suis battue bec et ongles […] Nous nous entendons très bien. Elle dit qu’elle n’aurait pas pu le faire sans moi et je pourrais dire la même chose d’elle, elle m’a vraiment poussée. »

L’Américaine, grande favorite des 800 et 1500 m, et l’Australienne se retrouveront mercredi en finale du 200 m pour un nouvel épisode d’une rivalité qui place, pour l’instant, Caeleb Dressel au second plan.

La star américaine s’est offert son premier titre olympique à Tokyo avec ses camarades du relais 4x100 m qui ont devancé l’Italie et l’Australie.

« J’ai souffert »

Titré uniquement en relais aux JO-2016 et treize fois champion du monde depuis, Dressel vise encore les titres du 100 m, 100 m papillon et 50 m, et ceux des 4x100 m 4 nages et 4x100 m 4 nages mixte.

Le Britannique Adam Peaty, 26 ans, a de son côté remporté un deuxième titre olympique consécutif sur 100 m brasse, confirmant sa suprématie sur la distance.

En judo, le Japon est quasiment sans rival : après Naohisa Takato samedi, puis la fratrie Abe dimanche, c’était au tour de Shohei Ono d’entrer sur les tatamis du Nippon Budokan : il s’est imposé en -73 kg en battant en finale le champion du monde géorgien Lasha Shavdatuashvili.

« J’ai souffert pour réaliser mon rêve olympique, j’ai passé des jours difficiles, avec beaucoup d’anxiété depuis l’année dernière », a simplement expliqué Ono, considéré comme un génie du judo qui collectionne trois titres mondiaux et deux sacres olympiques.

Une autre Japonaise, Momiji Nishiya, a marqué les esprits : elle est devenue à 13 ans la première championne olympique de l’histoire en skateboard, sport qui fait ses grands débuts olympiques à Tokyo.

La vice-championne du monde 2021 qui fêtera ses 14 ans le 30 août, n’a toutefois pas battu le record olympique de précocité détenue depuis 1936 par l’Américaine Marjorie Gestring qui avait 13 ans et 267 jours quand elle a remporté son titre au plongeon.

Tempête tropicale

Malgré ses nombreuses chutes et son format quelque peu compliqué à comprendre pour le néophyte, le skateboard  a rempli la mission que lui a assignée le Comité international olympique (CIO) : il a donné un coup de jeune aux JO à l’image du podium féminin, puisque Nishiya était accompagnée par la Brésilienne Rayssa Leal (13 ans) et une autre Japonaise Funa Nakayama (16 ans) !

Le Japon s’est offert son premier titre olympique en tennis de table en remportant le double mixte face à la Chine, mais a perdu son titre dans le concours général par équipes de gymanstique, devancé d’extrême justesse par la Russie.

Huit jours seulement après la fin du Tour de France, dont il a porté le maillot jaune quelques jours avant d’abandonner pour préparer le rendez-vous de Tokyo, le Néerlandais Mathieu van der Poel a vécu un cauchemar sur le parcours de VTT à Izu.

Il a chuté dès le premier tour, puis a abandonné à deux tours de l’arrivée, tandis que le titre revenait à un autre prodige polyvalent, aussi à l’aise sur route qu’en cyclo-cross et qu’en VTT, le Britannique Tom Pidcock (21 ans).

Après la COVID-19, une nouvelle menace plane sur ces JO, une tempête tropicale qui se dirige vers le nord-est du Japon et qui a obligé les organisateurs à reprogrammer les épreuves d’aviron, de surf et de tir à l’arc.