(Tokyo) Interdire tous les spectateurs aux Jeux olympiques de Tokyo demeure toujours une option avec l’ouverture des jeux dans seulement trois semaines, a répété Seiko Hashimoto, la présidente du comité organisateur de l’évènement.

Il s’agirait d’un revirement d’une décision prise il y a 10 jours par les organisateurs d’autoriser un nombre limité de spectateurs locaux — jusqu’à 10 000 — à y assister. Les spectateurs de l’étranger ont été interdits il y a des mois en raison du trop grand risque que cela comporte.

La volte-face possible est provoquée par l’augmentation des nouvelles infections à Tokyo, l’apparition du variant delta qui se propage rapidement et les craintes que les Jeux olympiques et paralympiques avec 15 400 athlètes et des dizaines de milliers d’autres entrants au Japon ne se transforment en un évènement super-propagateur.

« La situation change constamment et comment elle évoluera, ce n’est toujours pas clair, a reconnu Hashimoto lors d’un point de presse, vendredi. Mais du point de vue de Tokyo 2020, nous incluons également une option de ne pas avoir de spectateurs. »

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Seiko Hashimoto, la présidente du comité organisateur des Jeux de Tokyo

Une autre décision concernant les spectateurs pourrait être annoncée la semaine prochaine après une réunion du Comité international olympique, des organisateurs locaux, du gouvernement japonais, des responsables du gouvernement métropolitain de Tokyo et du Comité international paralympique.

« Ce n’est pas que nous soyons déterminés à avoir des spectateurs, quelle que soit la situation », a ajouté Hashimoto.

Le principal conseiller COVID-19 du gouvernement, le Dr Shigeru Omi, a émis l’avis à plusieurs reprises que l’option la plus sûre est sans aucun spectateur. Et Yuriko Koike, la gouverneure de Tokyo, a suggéré que c’était aussi sa préférence.

« Nous continuerons à surveiller de près la situation de l’infection et à penser à ce qui serait le mieux, et ne considérerons principalement aucun spectateur », a déclaré Koike.

Koike s’exprimait lors d’un point de presse après avoir été hospitalisé pendant plus d’une semaine avec ce qui a été décrit comme une « fatigue sévère ». Elle a nié avoir été hospitalisée pour la COVID-19 et a affirmé qu’elle avait été testée négative.

Koike a également répété que toutes les étapes tokyoïtes du relais de la flamme seraient retirées des rues publiques jusqu’au 16 juillet, à l’exception de celles des îles éloignées de Tokyo. On ne sait pas quelle forme le relais de la flamme — retardé et détourné à plusieurs reprises depuis son coup d’envoi en mars depuis le nord-est du Japon — prendra après cela.

« Je sais que beaucoup de gens attendaient cela avec impatience et je regrette vraiment que nous ayons dû prendre une décision comme celle-ci », a-t-elle déclaré.

Le premier ministre Yoshihide Suga a également déclaré que l’option des sites sans spectateur était toujours à l’étude.

« J’ai clairement indiqué qu’il était possible de ne pas avoir de spectateurs », a précisé Suga, jeudi.

La décision sur les spectateurs annoncée la semaine dernière permettrait à tous les sites extérieurs et intérieurs d’accueillir jusqu’à 50 % de leur capacité, mais sans dépasser 10 000.

Toshiro Muto, le président du conseil du comité organisateur de Tokyo, a révélé que des milliers d’officiels, du personnel des commanditaires, de dignitaires olympiques et d’autres détenteurs de billets seraient autorisés à entrer sur les sites, au-delà des limites de spectateurs. Il a dit qu’ils n’étaient pas « techniquement » classés comme des spectateurs, mais plutôt comme des « organisateurs ».

Il n’est pas clair si ces personnes seront autorisées à y assister si tous les autres spectateurs étaient interdits, une situation qui mettrait probablement en colère de nombreux spectateurs ordinaires au Japon.

La journaliste Mari Yamaguchi a contribué à cet article.