Charles Philibert-Thiboutot a remporté le 1500 m, mais n’a pu réussir la norme de qualification olympique, dimanche matin, lors de la troisième et dernière journée des essais nationaux olympiques et paralympiques d’athlétisme. Ce qui veut dire que le natif de Québec n’a plus qu’une seule chance de se qualifier pour les Jeux olympiques.

Après la pluie samedi, c’était au tour de l’humidité et du fort vent de nuire aux athlètes sur la piste du complexe Claude-Robillard, dimanche, lors des dernières épreuves des essais nationaux olympiques.

Dès le début de la course du 1500 m, Charles Philibert-Thiboutot, qui espère encore se qualifier pour les Jeux, s’est emparé du premier rang derrière les deux lièvres. Il semblait en plein contrôle jusqu’à ce qu’il ne reste que 200 mètres. On pouvait alors le voir grimacer, affecté par les conditions climatiques. Il a finalement terminé la course en 3 min 40,78 s.

« Je n’ai jamais couru dans des conditions comme ça, dit-il. J’ai eu des lièvres qui m’ont tiré jusqu’à 950 mètres et je les remercie parce que le vent était absolument terrible. Ça paraissait qu’ils avaient de la misère. »

Quand il me restait 500 mètres à faire, j’ai essayé de reprendre du momentum. Mais à 200 mètres de la fin, le vent d’ouest nous rentrait dedans comme un train. Ç’a complètement brisé mon rythme. J’avais vraiment un rythme pour faire 3 min 36 s, mais ç’a donné 3 min 40 s à la place.

Charles Philibert-Thiboutot

Son plus proche poursuivant, le natif de la Colombie-Britannique Cameron Proceviat, a franchi la ligne d’arrivée en 3 min 43,37 s, soit trois secondes après le Québécois. Aaron Ahl (3 min 43,52 s) a complété le podium.

PHOTO RYAN REMIORZ, LA PRESSE CANADIENNE

Charles Philibert-Thiboutot est consolé après le 1500 m.

Pour obtenir son billet pour Tokyo, Charles Philibert-Thiboutot doit atteindre la norme olympique de 3 min 35 s ou se classer parmi le top 45 mondial. La deuxième option n’est cependant plus réalisable, croit-il.

« Il aurait fallu que je fasse mieux que 3 min 40 s aujourd’hui, explique-t-il. C’est ce qui est dommage. Jamais je n’aurais envisagé des conditions aussi terribles. On s’était dit que si les conditions étaient moyennes aujourd’hui, peut-être que j’aurais pu faire 3 min 35 s ou 3 min 36 s, et ça aurait donné des chances avec les points. Là, à 3 min 40 s, ça rend les choses un peu plus difficiles. »

Ce qui veut dire qu’il ne lui reste qu’une seule chance de se qualifier, mardi prochain, à la Classique d’athlétisme de Montréal. En d’autres mots : « C’est le standard ou rien. »

Confiance

Ce résultat est décevant pour Charles Philibert-Thiboutot, surtout considérant qu’il se sent en pleine forme. L’athlète de 30 ans est revenu au Québec après avoir terminé en 13place avec un temps de 3 min 36 s au Meeting international de Marseille, le 9 juin. Il a eu trois semaines pour se ressourcer, soigner ses blessures et se préparer pour les deux compétitions à Montréal.

« Je suis revenu chez nous à la maison familiale, à Québec, relate-t-il. D’avoir ma mère qui m’a fait tous mes repas, d’avoir du support familial, ça m’a vraiment aidé. J’ai eu de bonnes nuits de sommeil, j’ai pu bouger, mettre beaucoup de temps sur ma réhabilitation pour mon tendon d’Achille et mon pied. Présentement, les deux vont très bien. Je n’ai plus mal du tout. »

Les entraînements ont été excellents. Sur papier, je suis vraiment dans une meilleure position que dans les dernières années. Franchement, je me sentirais capable de faire un record personnel, et c’est ça que ça prend pour aller aux Jeux cette année.

Charles Philibert-Thiboutot

L’ancien du Rouge et Or de l’Université Laval n’a aucun doute qu’il aurait réussi la norme olympique si ce n’avait été de la température. Il donne en exemple ses trois derniers chronos de 3 min 36 s obtenus au début du mois de juin, en Europe, alors qu’il n’était pourtant pas en santé.

« En Europe, j’étais fatigué, relate-t-il. J’étais émotionnellement vidé après m’être blessé au mois de mai. J’avais mal à mon pied, à mon tendon d’Achille. Aujourd’hui, après avoir passé trois semaines à la maison à Québec où j’ai fait le plein d’énergie et alors que je me sens plus en forme que jamais, ç’a donné 3 min 40 s. Ça démontre à quel point des conditions favorables sont un facteur important. »

Donc, mardi prochain, ça passe ou ça casse.

« S’il fait beau, je crois vraiment en mes chances [de réussir le standard olympique] », lance-t-il.