(Tokyo) Le président du CIO, Thomas Bach, a annulé un voyage au Japon en raison de la flambée des cas de COVID-19 dans le pays, a révélé le comité organisateur des Jeux de Tokyo dans un communiqué.

Bach devait visiter Hiroshima lundi prochain et aller à la rencontre du relais de la flamme, puis se rendre probablement à Tokyo.

La présidente du comité organisateur, Seiko Hashimoto, a déclaré la semaine dernière que le voyage serait « difficile » pour Bach, ce qui a été interprété au Japon comme signifiant qu’il a été annulé.

Le voyage est devenu impossible en raison de l’état d’urgence à Tokyo et dans d’autres régions du pays qui a été prolongé jusqu’au 31 mai. L’état d’urgence devait prendre fin mardi.

Le communiqué a indiqué que la visite de Bach serait reprise « dès que possible ».

Le report est un coup dur pour le CIO et les organisateurs locaux avec l’ouverture des Jeux olympiques dans un peu plus de 10 semaines. Les organisateurs et le CIO ont affirmé à plusieurs reprises que les Jeux olympiques ne seraient pas annulés et qu’ils seraient « sûrs et sécuritaires ».

Le Japon a attribué 11 000 décès à la COVID-19, mieux que de nombreux pays dans le monde, mais un piètre bilan pour l’Asie. Des variants du virus se propagent avec des rapports faisant état de pressions sur les systèmes de santé publique.

Le sentiment public au Japon continue de s’opposer à la tenue des Jeux olympiques dans la foulée d’une pandémie. Entre 60 et 80 % des Japonais dans les sondages ont déclaré que les Jeux olympiques devraient être annulés ou reportés.

Une pétition en ligne appelant à l’annulation des jeux a recueilli 300 000 signatures en trois jours, même si une petite manifestation contre les Jeux olympiques, dimanche, à Tokyo, n’a attiré que 100 personnes.

Naomi Osaka, qui représentera le Japon aux Jeux olympiques, a déclaré qu’elle avait des sentiments partagés.

« Bien sûr, je dirais que je veux que les Jeux aient lieu, car je suis une sportive et c’est le genre de choses que j’ai attendu toute ma vie, a-t-elle confié, dimanche, à l’omnium de Rome.

« Mais je pense qu’il y a tellement de choses importantes qui se passent, et surtout l’année dernière, a ajouté Osaka. Je pense que beaucoup de choses inattendues se sont produites et si cela met les gens en danger, et si cela met les gens très mal à l’aise, alors cela devrait certainement faire l’objet d’une discussion. »

D’autres voix s’élèvent également contre les Jeux olympiques. Lundi, le chef du principal parti d’opposition japonais a déclaré qu’il n’était pas possible de tenir les jeux en toute sécurité.

« Je pense qu’il est possible que les mesures prises par notre nation pour protéger la vie humaine et les moyens de subsistance ne permettent tout simplement pas d’organiser les Jeux olympiques, a affirmé Yukio Edano, chef du Parti démocratique constitutionnel du Japon. Dans cette situation, le CIO et le gouvernement de la ville de Tokyo devront prendre une décision, et le gouvernement l’appuiera. »

Son collègue Kazunori Yamanoi a dit au premier ministre Yoshihide Suga que la lutte contre la COVID-19 était peut-être devenue secondaire pour lui par rapport à la tenue des Jeux olympiques.

Suga a répondu : « Je pense que c’est très impoli, mais je n’ai jamais mis les Jeux olympiques en premier. »

Lundi également, l’agence de presse japonaise Kyodo a annoncé que la préfecture de Hyogo retirerait le relais de la flamme des rues publiques. Ce serait au moins la cinquième fois que l’évènement est déplacé. Le relais a débuté le 25 mars dans le nord-est du Japon.