(Tokyo) Le comité organisateur des Jeux olympiques de Tokyo serait sur le point de nommer une femme à sa tête.

Selon des informations qui circulent au Japon, le poste de présidente serait offert à la ministre japonaise des Jeux olympiques, Seiko Hashimoto.

Hashimoto, qui pourrait être nommée cette semaine, remplacerait Yoshiro Mori, qui a été contraint de démissionner la semaine dernière après avoir formulé des commentaires déplacés au sujet des femmes. Il avait notamment déclaré que les femmes parlaient trop.

L’agence de presse japonaise Kyodo, citant une source anonyme au fait des négociations, a indiqué qu’un comité de sélection demandera à la femme âgée de 56 ans d’accepter le poste. Le comité mené par le dirigeant de l’entreprise Canon Fujio Mitarai, qui est âgé de 85 ans, doit se réunir de nouveau jeudi.

Hashimoto avait décroché la médaille de bronze en patinage de vitesse aux Jeux olympiques d’Albertville en 1992. Elle a aussi participé aux épreuves en cyclisme aux Jeux olympiques d’été.

La nomination d’une femme à la tête du comité organisateur serait une décision inédite au Japon, puisqu’elles sont souvent exclues des conseils d’administration des entreprises et des postes de direction au sein du gouvernement. Le Japon pointe d’ailleurs au 121e rang parmi les 153 pays membres du Forum économique mondial au chapitre de l’égalité des sexes.

Mori, un ex-premier ministre du Japon, avait offert la semaine dernière le poste de président du comité organisateur à Saburo Kawabuchi, un homme âgé de 84 ans qui a déjà dirigé la fédération japonaise de soccer. L’entente a cependant été ébruitée sur les réseaux sociaux, dans les émissions de télévision japonaises et dans les quotidiens, provoquant l’indignation générale.

Kawabuchi a rapidement retiré sa candidature pour l’obtention du poste.

Deux ex-athlètes olympiques ont aussi été pressentis pour le poste : Yasuhiro Yamashita, le président du Comité olympique japonais qui a décroché l’or en judo en 1984, et Mikako Kotani, qui a obtenu deux médailles de bronze en natation artistique aux Jeux olympiques de Séoul en 1988.

Kotani est la directrice sportive du comité organisateur des Jeux de Tokyo. Le conseil d’administration du comité organisateur est dominé par les hommes, qui composent 80 % de son exécutif.

Les Jeux olympiques doivent commencer le 23 juillet avec 11 000 athlètes sur place, et seront suivis des Jeux paralympiques à compter du 24 août. On prévoit développer une « bulle » autour des participants dans le Village des athlètes, aux installations olympiques et dans les centres d’entraînement.

En plus des athlètes, des dizaines de milliers d’arbitres, de journalistes, de commanditaires et de télédiffuseurs devront entrer au Japon. La plupart d’entre eux seront exclus de la « bulle » des athlètes.

Par ailleurs, le gouverneur d’une préfecture de l’ouest du Japon a menacé mercredi d’annuler le relais de la flamme prévu sur son territoire.

Le gouverneur de la préfecture de Shimane, Tatsuya Maruyama, a déclaré qu’il est insatisfait des mesures sanitaires pour lutter contre la COVID-19 entourant le relais de la flamme olympique. Sa préfecture a été essentiellement épargnée par la pandémie de coronavirus, mais il croit que cela pourrait changer.

« Tokyo est l’épicentre de la pandémie au Japon, a martelé Maruyama en point de presse mercredi. Ça affecte également Shimane. »

Il a ajouté que « ça pourrait affecter notre vie quotidienne ».

Le relais de la flamme doit traverser la petite préfecture japonaise en mai.

Le relais de la flamme olympique doit commencer le 25 mars dans le nord-est du Japon, et environ 10 000 coureurs lui permettront de traverser le pays. Le relais se terminera à Tokyo.

D’autre part, le comité organisateur, le Comité international olympique et le Comité international paralympique ont complété mercredi des rencontres virtuelles qui se sont étalées sur trois jours au sujet des mesures sanitaires qui devront être adoptées en vue des Jeux olympiques de Tokyo.

Celles-ci servaient à faire le suivi du « guide de directives » qui a été diffusé il y a deux semaines. Sa première édition est demeurée vague, mais les deux prochaines-qui doivent être disponibles en avril et juin-offriront plus de détails spécifiques sur la manière dont les JO peuvent être présentés en pleine pandémie mondiale.

Christophe Dubi, le directeur exécutif des Jeux olympiques, a mentionné que la première édition servait à « jeter des bases » du projet.

« Nous devrons maintenant approfondir le sujet, a-t-il confié, pour chaque secteur d’activités, chaque installation et chacun des participants impliqués. »