NEW YORK - Quand les Sénateurs d'Ottawa se sont réveillés dans leur hôtel de Manhattan vendredi, c'était le matin de Cinco de Mayo.

Alors que la ville qui ne dort jamais se préparait à fêter, la troupe de la capitale nationale, elle, ne pensait qu'à rentrer à la maison alors que son séjour dans la Grosse pomme s'est avéré désastreux.

Non seulement les Sénateurs n'ont pas gagné au Madison Square Garden, mais ils ont été dominés encore plus par les Rangers de New York que les pointages identiques de 4-1 le laissent croire. Et leur capitaine Erik Karlsson n'a pas terminé le match de jeudi, même si l'entraîneur-chef Guy Boucher a assuré vendredi qu'il sera à son poste pour le cinquième match, samedi après-midi au Centre Canadian Tire.

Leur série demi-finale de l'Est est égale 2-2, mais le fameux momentum est clairement du côté du club dirigé par Alain Vigneault.

Boucher n'avait nullement l'air abattu vendredi quand il a rencontré les médias à l'hôtel de l'équipe avant son vol nolisé pour rentrer dans la capitale. Il n'avait évidemment pas le choix de continuer à croire aux chances de son club.

«Si on m'avait dit au début des séries qu'on serait ici, à égalité 2-2 en deuxième ronde contre les Rangers alors qu'on revient chez nous pour un deux de trois, je pense que tout le monde l'aurait pris. Si on n'est pas optimiste, on n'est pas très intelligents», a-t-il souligné.

Boucher a toujours maintenu qu'il n'est pas possible pour un club de pousser son avantage d'un match à l'autre. Il n'allait pas changer d'avis maintenant.

«Le momentum n'aurait pas pu être plus de notre bord qu'après le deuxième match qu'on a gagné en prolongation pour mener 2-0. Qu'est-ce qu'ils ont fait? Ils sont rentrés chez eux et ont gagné les deux matches suivants. Chaque match est différent, on revient à 0-0 et il faut revenir à ce qu'on a besoin de faire», a-t-il dit.

«Si on n'est pas optimiste, on n'est

pas très intelligents.»


Guy Boucher

Boucher estimait que trois des quatre buts des Rangers ont été le résultat de cadeaux de ses joueurs. Un revirement en zone neutre qui donne un quatre contre deux pour le premier but. Un tir dans les jambières qui donne une échappée à deux contre le gardien. Et un but en avantage numérique où Dion Phaneuf a poussé le retour dans son propre filet.

«Nous allons avoir une réponse, a assuré Phaneuf vendredi matin. On retourne à la maison, devant nos partisans qui vont être derrière nous. C'est pas mal évident que nous n'avons pas obtenu le résultat désiré ici, mais on a gagné deux parties chez nous et eux aussi. Les deux clubs jouent bien sur leurs patinoires et on retourne sur la nôtre. On doit hausser notre niveau de jeu et jouer comme on en est capable.»

Le vétéran défenseur a lâché les gants contre Brendan Smith en fin de rencontre, alors que les esprits se sont échauffés, Ottawa cherchant à évacuer de la frustration tout en préparant le terrain pour le cinquième match.

«Si vous me demandez si nous avons été assez physiques, je ne pense pas qu'ils nous ont sortis de l'édifice. J'imagine qu'on va voir (samedi) si (les échauffourées) ont eu un impact. Dans mon cas, c'est arrivé (le combat) parce que je luttais contre un gars. Les batailles sont encore permises, je me suis dit que je devrais en profiter avant qu'elles ne soient bannies», a-t-il blagué. Ça arrive, ça fait partie du jeu.»

Neil à la rescousse ?

Inséré dans l'alignement des Rangers pour les deux parties au Madison Square Garden, le robuste attaquant Tanner Glass a eu un impact immédiat en amassant trois passes en deux parties en plus d'avoir sorti Zack Smith du troisième match avec ce qui semble être une blessure à l'épaule qui a limité son efficacité, en plus d'avoir fait un mauvais parti à Kyle Turris en fin de rencontre jeudi.

À la veille du cinquième match, Guy Boucher s'est fait demander s'il pensait à répliquer en faisant appel aux services de Chris Neil pour la première fois des séries. «Je considère tout le monde, lors de tous les matches. Le match (de jeudi) a été plus physique, mais c'est encore une série axée sur la vitesse, on ne peut pas perdre ça de vue», a répondu Boucher.

 Plutôt invisible lors des deux parties à New York, Ryan Dzingel serait certes le principal candidat à un retranchement s'il décide d'apporter des changements.