Même si la saison régulière n'est pas encore bien vieille, l'écart commence déjà à se creuser entre les huit meilleures formations de l'Association Est et le peloton de queue. Les Sénateurs d'Ottawa en étaient parfaitement conscients, au moment d'entreprendre une séquence de deux matches consécutifs à domicile contre deux équipes qui en arrachent encore plus qu'eux.

Ils n'avaient pas vraiment le choix de battre les Maple Leafs de Toronto, samedi soir, comme ils n'auront pas vraiment le choix de battre les Oilers d'Edmonton lundi.

Brian Elliott, Mike Fisher, Alex Kovalev et Milan Michalek se sont chargés de battre les Leafs.

Le premier a signé un blanchissage. Les trois autres ont fait le reste du travail. Leur trio a inscrit les trois buts de la soirée contre Jonas Gustavsson.

«Ce trio a été vraiment très bon. La complicité entre les trois attaquants était bien évidente, ils ont bien travaillé ensemble, ils ont su miser sur leurs forces», a déclaré un Cory Clouston radieux au terme de cette victoire de 3-0.

L'entraîneur-chef a toutefois tenu à spécifier que d'autres joueurs avaient brillé dans cette partie.

«Quand nous avons commencé à perdre le momentum, en deuxième période, Jesse Winchester, Ryan Shannon et Jarkko Ruutu nous ont donné une grosse présence sur la patinoire. Ils nous ont permis de vite nous relever. Marquer des buts n'est pas la seule façon de se démarquer dans un match de hockey», insiste-t-il.

N'empêche que marquer des buts, c'est capital.

Fisher en sait quelque chose. Il a d'abord préparé celui de son ailier Kovalev, durant une supériorité numérique, vers la fin de la première période.

Il a lui-même marqué les deux derniers de la soirée, au deuxième tiers.

«Deux des plus beaux buts que notre équipe marquera cette saison», croit Jason Spezza.

Fisher avait besoin que ça débloque. Il avait inscrit un seul point à ses 11 parties précédentes.

Il n'avait pas marqué un seul but à la Place Banque Scotia depuis le 28 octobre...

La blessure au «haut du corps» qui l'embêtait cet automne serait tranquillement en train de le lâcher.

«Je suis en train de remonter la pente, affirme-t-il. Je me sens beaucoup mieux. Je suis capable de lancer comme je veux et je n'ai plus peur de me faire frapper. Ça fait une grosse différence. Quand un joueur a constamment peur de la prochaine mise en échec, il ne peut pas vraiment se concentrer sur son travail.» Le centre de 30 ans est d'avis que les Sénateurs, tout comme lui, pourraient bientôt se sortir de leur léthargie.

«Nous avons vu des signes encourageants vendredi dans notre défaite contre les Penguins de Pittsburgh. Ça se passe souvent de la même façon vers la fin d'une période léthargique. Une équipe perd un match qu'elle aurait facilement pu gagner. Quand elle saute sur la glace lors de son match suivant, elle prend tous les moyens pour l'emporter», explique-t-il.

Elliott a effectué 29 arrêts pour signer son deuxième blanchissage de la saison.

La décision de l'envoyer dans la mêlée à la fin d'une semaine où Pascal Leclaire avait brillé était audacieuse.

Tout d'un coup, les Sénateurs ont alloué seulement six buts à leurs quatre dernières parties. Ils auront le choix d'envoyer n'importe quel de leurs deux gardiens lundi contre les Oilers. Ils semblent tous les deux se trouver en pleine possession de leurs moyens.

Cory Clouston a apporté un autre changement à sa formation débutante, avant le match d'hier soir.

Matt Carkner a récupéré son poste dans la formation débutante. On jugeait qu'on n'avait pas vraiment besoin de ses services contre la bande à Sidney Crosby. Contre les robustes Leafs, c'est une autre histoire.

Cette fois, David Hale a été laissé de côté.

Carkner n'a pas eu besoin de se bagarrer, cette fois. Le match a été propre, dans l'ensemble.