À son premier match officiel derrière le banc des Sénateurs d'Ottawa, Craig Hartsburg a vu les deux visages de Jason Spezza.

Après deux périodes, le centre vedette avait récolté deux points. Il était largement responsable de la mince avance que l'équipe détenait.

En prolongation, environ une heure plus tard, il a gâché sa soirée. Il a causé le revirement qui a mené au but décisif dans une victoire de 4-3 des Penguins de Pittsburgh, au Globe Arena de Stockholm.

Spezza contrôlait la rondelle en territoire neutre, il restait moins de 30 secondes à écouler avant la fusillade.

Il a essayé de déjouer Tyler Kennedy, mais la rondelle ne l'a pas suivi.

En contre-attaque, le petit ailier des Penguins a décoché un lancer qui a surpris Martin Gerber.

Il s'agissait de son deuxième but de la partie.

«Il faut être plus intelligent avec la rondelle», martelait un Hartsburg déçu, durant sa conférence de presse d'après-match.

«Je n'ai rien contre les joueurs qui veulent défier des adversaires avec leur vitesse, en zone neutre, durant la prolongation. On peut quand même se porter à l'attaque tout en protégeant la rondelle. Sur cette séquence, Jason aurait facilement pu placer la rondelle dans une portion de la patinoire où il aurait pu la récupérer après avoir contourné son adversaire.» Spezza n'avait pas besoin que le coach le sermonne.

Il a entrepris hier sa sixième saison dans la Ligue nationale de hockey. Il sait à quel point les revirements en territoire neutre sont néfastes.

«J'ai pourtant posé plein de bons gestes durant cette partie. Si j'avais agi plus intelligemment, nous aurions obtenu une chance de l'emporter en fusillade», commentait-il.

«Il m'arrive encore trop souvent de m'emporter, dans les moments cruciaux. J'essaie de tout faire seul. Je devrai apprendre.» Spezza n'est cependant pas l'unique responsable de ce revers.

Dans une bonne soirée, Gerber aurait probablement arrêté le tir de Kennedy.

Mais Gerber n'a pas connu une bonne soirée. Il a démontré des signes inquiétants dès le départ, quand il a laissé passer le premier lancer dirigé vers lui. Il y avait seulement 40 secondes d'écoulées à la partie quand Kennedy a ouvert la marque.

En bout de ligne, il aura effectué 26 arrêts. Quelques-uns n'étaient pas très convaincants.

«C'est une dure défaite à digérer, déclarait-il. Plus d'une fois, la rondelle m'a frappé avant de se frayer un chemin jusqu'au fond du filet. Ce sont des choses qui ne devraient pas arriver.» Evgeni Malkine et Rob Scuderi ont inscrit les autres buts des Penguins.

Spezza, Dany Heatley et Shean Donovan ont marqué ceux des Sénateurs.

Donovan a bondi de joie lorsqu'il a déjoué Marc-André Fleury, au premier tiers. Il s'agissait d'un but important pour celui qui aurait fort bien pu entreprendre la saison dans les gradins.

Il a finalement remplacé le blessé Mike Fisher. La direction des Sénateurs a également utilisé Dean McAmmond au centre du quatrième trio. Elle a donné un soir de congé au jeune Cody Bass.

Sans Fisher et Bass, les Sénateurs ont quand même trouvé le moyen de dominer cette partie en ce qui a trait à la robustesse.

L'agitateur Jarkko Ruutu a donné le ton à la soirée, quand il a renversé Ruslan Fedotenko.

Chris Neil, Jesse Winchester et Jason Smith l'ont suivi.

Les Sénateurs ont finalement dominé cette partie 39-23 au chapitre des mises en échec.

«Je pense que nous avons joué de façon robuste et intelligente à la fois, croit Ruutu. Nous n'avons pas passé la soirée à courir après nos adversaires pour les frapper. Nous avons tout simplement profité des opportunités qui nous ont été offertes. J'estime que nous avons travaillé plus fort que les Penguins, ce soir.» Les Sénateurs tenteront de travailler plus fort que les Penguins de nouveau, dimanche. Ils voudront éviter de subir un balayage, dans cette série de deux parties présentées en territoire neutre, sur une patinoire européenne.