Ryan Nugent-Hopkins est perçu comme l'espoir le plus talentueux de la cuvée de cette année, mais ça ne l'a pas empêché d'être laissé de côté par l'équipe canadienne lors des derniers Championnats du monde juniors.

Qu'à cela ne tienne, Équipe Canada junior l'a invité à son camp en vue des prochains Mondiaux et ses chances sont excellentes d'avoir un rôle prédominant dans le prochain tournoi.

À moins qu'il ne fasse le saut dans la Ligue nationale, dites-vous?

Ça, c'est loin d'être évident.

À plus long terme, les recruteurs croient que le frêle centre des Rebels de Red Deer sera le meilleur talent à émerger du repêchage. Mais plusieurs pensent que l'équipe qui le choisira - les Oilers d'Edmonton probablement - le renverra dans le junior afin qu'il prenne de la maturité physique.

Car il a beau être un fabricant de jeu exceptionnel, l'attaquant de 6'0 et 170 livres n'a pas encore les atouts physiques pour se distinguer dans une ligue d'hommes.

«C'est une situation dont je ne peux que sortir gagnant», nous a expliqué Nugent-Hopkins lorsqu'on a abordé la question avec lui.

«Si j'atteins la LNH dès la saison prochaine, je vais apprendre beaucoup au contact de tous ces joueurs d'expérience. Mais si je retourne dans le junior, ce sera une bonne occasion pour moi de grossir et de me renforcer.

«Et puis, Red Deer devrait être une très bonne équipe la saison prochaine. Nous pourrions avoir la chance d'aller très loin.»

Inutile de précipiter

On peut se demander si la tendance actuelle d'amener à la LNH des joueurs fraîchement repêchés n'influencera pas le processus de décision au repêchage.

En d'autres mots, un Nugent-Hopkins pourrait-il perdre des points parce qu'il aurait besoin d'une année de plus dans le junior, contrairement à Adam Larsson ou Gabriel Landeskog?

«Dans les meilleures années, il y a cinq joueurs qui sont repêchés et qui commencent la saison suivante dans la LNH, c'est très peu, répond un dépisteur de l'Association Ouest.

«On doit continuer d'y aller en fonction du meilleur talent et de projeter ces jeunes-là dans l'avenir et de voir ce qu'ils vont devenir. Car le joueur qui est supérieur maintenant ne sera pas nécessairement le meilleur dans trois ans.

«Et puis, il y a des équipes qui peuvent se permettre d'attendre un espoir plus longtemps parce que leur réseau de filiales est déjà bien garni.»



Larsson devrait jouer dès cette année

Les Suédois Adam Larsson et Gabriel Landeskog ont ceci dans leur jeu: non seulement leur talent ne fera jamais mal paraître l'équipe qui les aura choisis, mais ils sont également prêts à jouer immédiatement.

Larsson est un grand défenseur dont la situation est analogue à celle de Victor Hedman il y a deux ans: un pan de mur qui aurait très bien pu partir au tout premier rang, mais qui sera plus vraisemblablement le deuxième ou troisième joueur choisi.

Sauf que Larsson, dit-on, est en avance dans son développement par rapport à Hedman au même âge. Pour un jeune de 6'3 et 220 livres, il est extrêmement mobile. Il façonne son jeu à partir de celui de Nicklas Lidstrom et ses atouts offensifs sont indéniables.

«J'aimerais quand même améliorer mon lancer, car je ne le trouve pas très bon à l'heure actuelle», nous a confié le timide Larsson.

Son excellente prestation aux derniers Championnats du monde, de même que son expérience dans la Ligue d'élite de Suède, jouent certainement en sa faveur.



Photo: PC

Adam Larsson: pour un jeune défenseur de 6'3 et 220 livres, il est extrêmement mobile.

Landeskog est déjà un homme

Gabriel Landeskog, lui, est un type fascinant. Ce n'est peut-être pas le joueur au talent brut le plus impressionnant, mais c'est un féroce compétiteur.

«Un Suédois qui joue comme un Canadien», diraient les chauvins.

«Un genre de Peter Forsberg», compareraient ceux qui tiennent à respecter les nationalités.

Landeskog a quitté la Suède pour joindre les Rangers de Kitchener, il y a deux ans, et a vite pris les choses en main.

L'entraîneur-chef et DG Steve Spott croyait tellement en Landeskog qu'il en a fait le premier capitaine européen dans l'histoire de l'équipe et le plus jeune capitaine de cette formation en 30 ans.

«J'en ai tiré beaucoup de fierté et je le prends comme un compliment pour ce que je suis en tant que personne», nous a dit Landeskog.

Bon patineur, sans peur et sans reproches, Landeskog se sert de ses 6' et 205 livres pour se frayer un chemin partout sur la glace, y compris dans les coins où d'autres sont plus prudents.

On a souvent entendu à son sujet qu'il était un homme parmi les jeunes. Et c'est la raison pour laquelle Landeskog est de tous les attaquants le plus susceptible d'amorcer la saison prochaine dans la LNH.

Ne vous attendez pas à plusieurs saisons de 50 buts de sa part, mais c'est un attaquant de puissance qui a le coeur à la bonne place. Ça vaut son pesant d'or.

Photo: Simon Séguin-Bertrand, Le Droit

Gabriel Landeskog: un féroce compétiteur. Un genre de Peter Forsberg.