Ryan Walter est tombé dans la potion du leadership dès le début de sa carrière dans la LNH. À l'âge de 22 ans, il était déjà le capitaine des Capitals de Washington.

«Nous avions des joueurs âgés de 38 ans dans l'équipe. J'avais trouvé ça difficile, se rappelle Walter. Je me disais «comment puis-je être le meneur d'un groupe d'hommes plus âgés et plus matures que moi'.»

Le sujet a toujours exercé une fascination pour l'ancien hockeyeur natif de New Westminster, en Colombie-Britannique, pendant sa carrière de 15 saisons. À Montréal, où il a remporté la Coupe Stanley en 1986, il a épié les faits et gestes deux grands meneurs de jeu, Larry Robinson et le capitaine Bob Gainey.

Après avoir donné ses derniers coups de patins dans l'uniforme des Canucks de Vancouver en 1993, à l'âge de 35 ans, Walter a continué de s'intéresser au sujet.

Dix ans plus tard, il est retourné sur les bancs d'école à l'Université Trinity Western afin de faire une maîtrise portant sur le leadership.

«Tout passe par le leadership, mentionne-t-il. Pour moi, ç'a été une chose d'apprendre comment être un bon leader et une autre d'apprendre à enseigner le leadership. Je devais trouver réponses à mes questions, et c'est la raison pour laquelle je suis retourné à l'école.»

Walter a mis ses connaissances à profit dans le milieu des affaires, avant d'effectuer un retour au hockey.

Walter est encore engagé par des compagnies afin de livrer des séminaires et des exposés sur le leadership. Il a écrit cinq ouvrages sur le sujet.

Jusqu'à la conclusion de la saison 2009-10, il agissait à titre d'adjoint à l'entraîneur des Canucks, Alain Vigneault. L'équipe l'a libéré pour des raisons qu'aucune des parties n'a dévoilées.

Au premier coup d'oeil, l'engagement de Walter comme entraîneur de l'équipe féminine canadienne de hockey a pu paraître inusité parce qu'il n'avait jamais dirigé d'équipe de femmes auparavant.

Mais le père de cinq enfants, qui est âgé de 52 ans, n'est pas du genre à se défiler en territoire inconnu.

«Diriger ces femmes représentent un bon défi pour moi, dit-il. De plus, les côtoyer m'apporte beaucoup sur le plan personnel. Le leadership s'exerce différemment dépendamment du sexe, et j'ai beaucoup à apprendre là-dessus.»

Fin orateur, Walter peut capter l'attention de son auditoire grâce à son charisme et à son humour, deux qualités qu'il utilise à la barre de l'équipe canadienne. Il s'adresse aux joueuses en les regardant droit dans les yeux et il n'hésite pas à leur poser des questions quand il leur explique des stratégies afin qu'elles se sentent impliquées.

«Il sait comment s'y prendre afin qu'on se sente bien dans notre peau. Il est tout un leader. Je pourrais l'écouter parler pendant toute la journée», mentionne Caroline Ouellette, adjointe à la capitaine Hayley Wickenheiser.

Ce qui l'a frappé le plus cette saison, c'est le changement de garde générationnel entre les générations X (née avant 1982) et Y.

«Le leadership générationnel est le sujet de l'heure, avance Walter. Comment un entraîneur de la génération des boomers peut diriger des joueuses de la génération Y?»

Walter estime que les femmes performent mieux quand on leur explique pour quelles raisons elles doivent accomplir ce qu'on leur demande, au lieu d'exiger simplement qu'elles le fassent.

Mais il dit croire que ç'a peut-être davantage à voir avec les différences générationnelles que de sexe. Les athlètes de nos jours désirent être davantage dirigés par un mentor que par un entraîneur, ajoute-t-il.

«J'estime que si vous répondez à leurs interrogations, les athlètes vont vous en donner davantage que si vous leur demandez simplement de faire quelque chose.»

Walter souhaite obtenir le plein effort de ses troupières au Championnat du monde qui va connaître son dénouement à Zurich, en Suisse, en fin de semaine. Samedi, l'équipe canadienne jouera en demi-finale.