Avec pas moins de 16 joueuses de l'équipe médaillée d'or aux Jeux de Vancouver, il y a 14 mois, Hockey Canada a misé sur la continuité avec sa formation nationale pour les Championnats du monde de hockey féminin. La compétition débutera samedi en Suisse et les Canadiennes sont encore favorites, avec leurs grandes rivales américaines.

Kim St-Pierre, Hayley Wickenheiser, Caroline Ouellette ou Jayna Hefford ont toutes plus de 30 ans, mais ce sont de plus en plus les jeunes qui assument le leadership au sein de la formation. Et aucune n'est plus dominante que la Québécoise Marie-Philip Poulin, qui vient pourtant tout juste d'avoir 20 ans.

Ouellette, qui l'a prise sous son aile, n'hésite pas à la comparer à Sidney Crosby. «Elle est aussi solide sur ses patins et est tellement habile avec ses mains, a noté Caroline. Elle est aussi efficace en défensive qu'en attaque et son éthique de travail est irréprochable.»

Wickenheiser, qui sera encore la capitaine de l'équipe en Suisse, n'hésite pas à voir en Poulin sa remplaçante. «C'est rare de voir de telles qualités chez une joueuse de cet âge. Habituellement, il faut du temps avant de comprendre l'importance de la défensive. Chez elle, on dirait que c'est inné.»

L'entraîneur-chef Ryan Walter ne tarit pas d'éloges lui aussi. «Elle est si jeune qu'elle ne réalise probablement pas à quel point elle peut être bonne, a-t-il estimé. Elle a toutes les aptitudes nécessaires et ce sera à nous de l'aider à les développer.»

Marie-Philip, qui a mené cette saison l'équipe de Boston University à une première participation à la finale nationale de la NCAA (Frozen Four), reste modeste. «C'est élogieux d'entendre ces commentaires, mais le hockey est un jeu d'équipe et tout le monde est important. Hayley, Kim ou Caroline ont été et restent des sources d'inspiration pour moi. C'est un honneur de penser que je puisse être comparée à elles, un jour.»

Poulin cite justement le riche palmarès de ses aînées et sait très bien qu'elle n'a encore jamais remporté les Mondiaux. «C'est certain que nous voulons reprendre le titre mondial aux Américaines. La rivalité est très forte entre nos deux équipes et chaque match est une guerre acharnée.

«Nous avons un très bon groupe cette année encore, avec un bon mélange de jeunesse et d'expérience. Les Américaines seront motivées parce que nous les avons battues à Vancouver (Marie-Philip avait marqué les deux buts de la finale). Mais le Canada n'a pas remporté le Championnat mondial depuis 2007 et nous voulons vraiment les battre.»

Poulin retrouvera trois coéquipières de Boston University au sein de l'équipe nationale: Jennifer Wakefield, Catherine Ward et Tara Watchorn. Les deux dernières seront des pièces importantes d'une brigade défensive relativement inexpérimentée, qui pourrait être le maillon faible de la formation, surtout en désavantage numérique.

«C'est un point sur lequel nous devrons travailler, a concédé Walter. C'est en défensive que nous avons perdu des joueuses importantes et toutes les attaquantes devront faire leur part pour appuyer nos jeunes. Nous pouvons heureusement compter sur d'excellentes gardiennes, mais il ne faudra pas espérer des miracles...»

Le Canada amorcera les Championnats du monde de hockey féminin, samedi, à Winterthur contre l'équipe hôtesse de la Suisse. Les championnes olympiques sont dans le Groupe B et elles affronteront les Kazakhes, dimanche, puis les Finlandaises, mercredi. Dans le Groupe A, les Américaines, championnes en titre, retrouveront les Suédoises, les Russes et les Slovaques. Les deux premiers de chaque groupe passeront directement en demi-finales et tout le monde prévoit déjà un autre affrontement Canada / États-Unis, le 25 avril à Zurich, en grande finale. Les deux équipes se sont toujours affrontées en finale des Mondiaux et les Canadiennes l'ont emporté 9 fois sur 12. Les Américaines ont toutefois enlevé trois des quatre derniers titres.