Dans la Ligue nationale de hockey, cette autre semaine de lock-out se termine sur une autre fausse note: l'annulation supplémentaire de matchs du calendrier régulier.

Cette fois, ce sont les rencontres qui étaient prévues jusqu'au 14 décembre qui passent dans le tordeur. En tout, 422 matchs du calendrier régulier (soit 34,3% de la saison) ont été annulés à cause du conflit de travail qui sévit depuis le 15 septembre. Le match des étoiles, qui devait être présenté à Columbus à la fin du mois de janvier, fait aussi partie des événements sacrifiés hier.

Don Fehr, représentant du syndicat des joueurs, a réagi à cette nouvelle vague d'annulations dans un communiqué, en rappelant qu'un montant de 182 millions sépare les deux parties depuis la réunion de mercredi à New York.

«Le commissaire Gary Bettman a dit que la ligue perd de 18 à 20 millions de dollars par jour, a écrit Fehr. Alors deux autres semaines de matchs annulés vont dépasser le montant qui nous sépare [...]. Les joueurs demeurent prêts à négocier, mais nous avons besoin d'un partenaire qui est prêt à le faire.»

L'annulation des matchs de décembre n'a surpris personne au sein de l'Association des joueurs, selon le vétéran Mathieu Darche.

«Les propriétaires ont sûrement une date-butoir en tête, et j'imagine que nous ne sommes pas encore rendus là», a commenté l'attaquant.

Pour le moment, aucune autre rencontre n'est prévue entre les deux parties, qui ont quitté New York mercredi sans avoir pu régler leur différend.

Selon Mathieu Darche, le syndicat des joueurs ne se prépare pas à soumettre de nouvelles propositions.

«On s'est rapprochés un peu [mercredi], mais ce rapprochement vient seulement de nous. Les propriétaires ne bougent pas. Les joueurs ont fait un gros bout de chemin...»

Les rumeurs d'une saison annulée en entier refont maintenant surface, mais Mathieu Darche demeure optimiste malgré tout. «Je pense encore qu'il va y avoir une saison», estime-t-il.

Dissoudre le syndicat?

Reste à voir ce que les joueurs vont adopter comme prochaine stratégie. L'idée de dissoudre le syndicat pour contester la légalité du lock-out devant les tribunaux a été abordée lors d'une conférence téléphonique entre Don Fehr et les joueurs, mercredi, au terme de la réunion de New York.

En coulisses, certains observateurs avancent que la dissolution du syndicat pourrait avant tout être une menace, une stratégie employée par les joueurs pour mettre de la pression sur les propriétaires et les forcer à négocier une nouvelle entente au plus vite. Un tel scénario, si les joueurs décidaient d'emprunter cette voie, pourrait toutefois se traduire par une longue bataille devant les tribunaux.

«Dissoudre le syndicat est une option pour le moment, mais je ne suis pas en mesure de dire si c'est ce qu'on va faire ou non, a répondu Mathieu Darche. C'est sûr qu'il y a des gars qui ont commencé à poser des questions à ce sujet-là. On regarde ce qui est arrivé par le passé avec la NFL et la NBA, c'est quelque chose qui a déjà été fait. On cherche des solutions et on veut négocier, mais c'est dur à dire si c'est le chemin qu'on va choisir d'emprunter.»

Darche admet que l'idée de dissoudre le syndicat comporte des risques. Sans compter que personne ne peut prédire l'issue d'une longue bagarre devant les tribunaux. «Quand tu choisis cette option, tu peux récolter une grosse victoire, ou tu peux essuyer une grosse défaite», a-t-il résumé.