Même s'il n'était pas sur place, il a amplement été question de P.K. Subban au tournoi de golf du Canadien. Et pas nécessairement en raison de sa prestation de la veille à l'émission This Hour Has 22 Minutes.

C'est que la Ligue nationale a décrété un lock-out avant que le DG Marc Bergevin n'en vienne à une entente avec Subban sur les termes d'un nouveau contrat. De nombreux fans auraient souhaité que cette incertitude soit dissipée avant que le conflit de travail n'éclate.

«Dès que le lock-out sera terminé, il sera notre priorité, a fait savoir Bergevin. P.K. fait partie de nos plans.»

Les équipes de la LNH ont été nombreuses à profiter, au cours des dernières semaines, des paramètres de la dernière convention collective pour faire signer des contrats à long terme à leurs jeunes vedettes.

Bergevin s'en est prévalu avec Max Pacioretty, mais pas avec Subban.

«Comme tous les directeurs généraux, je continuais de travailler comme si de rien n'était avec la convention collective qu'on avait sous la main, a expliqué le DG. Certaines choses nous étaient permises et on les a faites.»

Faut-il donc croire que dans le dossier Subban, Bergevin soupçonne qu'il sera mieux servi par le prochain contrat de travail?

«On a négocié pendant trois mois sans être capables d'en venir à une entente, a-t-il répliqué. Notre but n'était pas d'attendre la fin de la convention collective avant de négocier avec lui.»

Bergevin n'a pas confirmé qu'il souhaiter gérer le cas de Subban de façon semblable à ce que son prédécesseur avait fait avec Carey Price et Pacioretty, à savoir qu'un deuxième contrat professionnel de courte durée était une bonne occasion pour le joueur de faire ses preuves avant de mériter un contrat à long terme.

«Subban est un bon jeune défenseur avec beaucoup de potentiel, mais j'arrive à Montréal et il y a des choses que j'ai besoin de voir, a toutefois indiqué le nouveau DG.

«Il termine son premier contrat professionnel et on a des choses en tête pour lui. Ça va se régler éventuellement. Je suis confiant qu'il aura une longue carrière à Montréal.»

Toute l'attention sur les Bulldogs

Avant d'entreprendre une tournée de dépistage, Mrc Bergevin consacrera ses énergies au camp des Bulldogs de Hamilton, qui se mettra en branle le 28 septembre à Sherbrooke.

«Nous avons plusieurs bons jeunes qui passent chez les pros, que ce soit Nathan Beaulieu, Brendan Gallagher, Jarred Tinordi ou Morgan Ellis. De les voir davantage à l'oeuvre sera l'élément positif de tout cela.»

Puisqu'il est question des Bulldogs, le DG a annoncé mardi la mise sous contrat de trois joueurs. Le centre Olivier Fortier, qui a encore été éprouvé par les blessures l'an dernier, se verra donner une autre chance au sein de l'organisation. Le Montréalais Stefan Chaput, qui a roulé sa bosse dans la Ligue américaine, a lui aussi été mis sous contrat.

Et puis il y a l'espoir Daultan Leveille, un Ontarien qui avait été le choix de première ronde des Thrashers d'Atlanta en 2008. Le centre de 22 ans, qui vient de terminer ses études à l'Université du Michigan, a toujours misé sur sa vitesse, mais il s'est difficilement remis d'une opération au genou gauche.

«Il a du potentiel et l'on ne perd rien à l'essayer puisque c'est un contrat de la Ligue américaine, a souligné Bergevin. Rick Dudley le connaît un peu puisqu'il l'a connu à Atlanta.»

Le fait que le nouveau président des Bulldogs soit l'ancien agent de Leveille n'a peut-être pas nui non plus...

«Kristo doit prendre les bonnes décisions»

Le Canadien aura donc tout le loisir de garder ses jeunes espoirs à l'oeil au cours des prochaines semaines. Ça tombe bien: l'ailier Danny Kristo pourrait peut-être avoir besoin de supervision.

L'ancien choix de deuxième ronde du CH en 2008, qui entreprend sa dernière année à l'Université North Dakota, a été suspendu par l'équipe en même temps que son capitaine et les deux autres assistants de la formation. C'est une initiation un peu trop musclée qui serait à l'origine de cette suspension d'un match, qui reflète «un comportement inacceptable» aux yeux de l'institution.

Ce n'est pas la première frasque de Kristo, qui a souvent attiré les projecteurs vers lui pour les mauvaises raisons.

«Je vais prendre connaissance des faits mais c'est quelque chose dont on va s'occuper, a prévenu Marc Bergevin. On tous été jeunes à un moment donné, mais on ne peut toujours mettre le blâme sur l'immaturité. Éventuellement, il faut changer. Le jeune doit prendre une décision. S'il veut faire carrière dans la Ligue nationale, il doit prendre les bonnes décisions.»

Bergevin a eu l'occasion d'observer le jeune Américain lors du camp de développement du Tricolore, cet été, et il a aimé ce qu'il a vu.

«Je l'avais vu jouer aux Mondiaux juniors à Saskatoon (en 2010) l'année où les États-Unis avaient gagné et je me souviens qu'il avait connu un très bon tournoi, a-t-il noté. On trouve que c'est un jeune qui a du talent. Le talent l'a amené où il est, mais ce n'est pas tout dans le hockey.»

Il est déjà entendu que Martin Lapointe, le directeur du développement des joueurs, ira voir Kristo à North Dakota.

«Je suis au courant des allégations, a dit Lapointe. C'est mon travail d'aller parler au jeune et de tenter de l'aider en partageant mes expériences et en m'assurant qu'il ne répète pas les mêmes erreurs que j'ai commises.»

Photo: André Pichette, La Presse

Danny Kristo