Pendant le lock-out de 2004-05, près de 400 joueurs de la LNH s'étaient trouvés du boulot dans une ligue ou une autre, s'éparpillant entre autres aux quatre coins de l'Europe.

Les valves n'ont pas mis de temps à se rouvrir à l'annonce d'un nouveau conflit de travail. Plusieurs hockeyeurs européens n'ont fait ni une ni deux pour retourner dans leur pays natal: les Russes Evgeni Malkin, Ilya Kovalchuk et Sergei Gonchar s'aligneront dans la KHL, Mark Streit est rentré en Suisse, tandis que David Krejci et Ales Hemsky font partie d'un contingent tchèque qui rejoindra la première division nationale.

Du côté du Canadien, le défenseur suisse Raphael Diaz retrouvera l'équipe de Zoug dès samedi tandis que Tomas Plekanec représentera sa ville natale en République tchèque.

«C'était une décision facile pour moi de me joindre au club de Kladno puisque je m'entraîne avec eux chaque année, tout le mois d'août jusqu'à l'ouverture du camp du Canadien, a expliqué Plekanec en entrevue avec La Presse.

«À un moment donné, on en a marre de s'entraîner et de se préparer. Je vais être content de pouvoir jouer des matchs.»

Le défenseur suisse Yannick Weber s'entraîne présentement à Brossard, mais on le sent dans le même esprit que Plekanec. Il n'en faudra pas beaucoup pour qu'il rentre à Berne.

«C'est beaucoup plus simple pour nous de jouer dans notre pays puisque nous ne sommes pas considérés comme des joueurs importés là-bas», a noté Weber.

Les Rick Nash, Joe Thornton et Logan Couture, qui ont tous trouvés preneurs en Suisse lundi, ne peuvent en dire autant...

«Jagr déçu de ne pas avoir signé à Montréal»

Joueur importé ou non, Tomas Plekanec n'est pas tout à fait à l'aise de prendre l'emploi d'un compatriote.

«Kladno s'était conçu un alignement pour toute la saison et là, forcément, il y a des joueurs qui resteront en touche pour un certain temps, a reconnu le centre de 29 ans. C'est dommage.

«D'un autre côté, je crois que tous les joueurs du circuit tchèque bénéficieront de la présence des gars de la LNH et en soutireront une bonne expérience.»

Car il y aura d'autres visages familiers de la LNH qui porteront les couleurs du HC Kladno, soit Marek Zidlicky, Jiri Tlusty et bien sûr Jaromir Jagr.

«Jagr est propriétaire de l'équipe alors il est mieux d'être là!» a lancé Plekanec.

Revenant sur les rumeurs qui ont circulé encore cet été sur une venue possible de Jagr à Montréal, Plekanec a suggéré que la décision finale n'avait pas été celle de son pote.

«Je sais qu'il était déçu de ne pas avoir signé avec le Canadien mais de ce que j'ai pu comprendre, on lui a fait comprendre qu'il n'y avait pas de place pour lui.»

Bien assuré

Plekanec n'a pas voulu commenter en détail le conflit qui vient d'éclater dans la LNH, mais assure qu'il a été en communication constante avec l'Association des joueurs en plus d'échanger des messages textes avec des gens près des négociations.

«Quiconque avance une date possible de reprise ne fait que spéculer, car personne n'a la moindre du moment où l'on reviendra au jeu... à part peut-être Gary Bettman», rappelle-t-il.

Pour l'heure, le vice-président de la LNH Bill Daly et le conseiller spécial de l'Association des joueurs Steve Fehr se sont entendus pour se parler mardi. Mais aucune discussion formelle impliquant Bettman et Don Fehr n'a encore été fixée.

Plekanec, lui, espère seulement qu'il se termine rapidement.

«Je m'ennuie de Montréal depuis deux mois déjà.»

Durant le conflit, c'est le club de Kladno qui assumera les frais d'assurance de Plekanec puisque le Canadien a cessé d'assurer ses joueurs durant le lock-out. Voilà qui minimise les risques en cas de blessures.

«Notre police sera semblable à la couverture que nous offre l'équipe nationale à l'aube des Jeux olympiques ou des Championnats du monde», a expliqué l'attaquant tchèque.