Sans cibler de date précise, Lars Eller croit qu'il s'approchait d'un retour au jeu après avoir raté les quatre derniers matchs de la série face aux Sénateurs d'Ottawa.

Les symptômes de sa commotion cérébrale ont disparu après quelques jours, si bien qu'il a pu reprendre un entraînement qui a culminé par deux bonnes séances de patinage à Brossard.

«Je me sens bien, mais il me reste des examens neurologiques à passer », a indiqué le centre danois, qui récupère d'une dangereuse mise en échec que lui a servi Eric Gryba.

«Certains tests que j'ai passés suggèrent que mon cerveau n'est pas encore complètement rétabli.»

Même si elles n'ont pas été diagnostiquées comme telles, Eller a confié avoir déjà subi « une ou deux » commotions cérébrales alors qu'il jouait en Europe.

La plus récente, en tout cas, ne faisait pas de doute. Eller ne se souvient ni de la mise en échec, ni d'être sorti de la patinoire sur une civière.

«J'ai revu la reprise vidéo, mais je ne commenterai pas le coup, a-t-il prévenu. C'est du passé, la ligue a infligé une sanction et je m'en tiendrai à ça. Mais ça a été une expérience horrible, particulièrement pour les membres de ma famille qui ont assisté à la scène.»

«L'incident qui s'est produit avec Max (Pacioretty) il y a deux ans me revient en mémoire et je suis heureux de pouvoir continuer de jouer au hockey. La blessure de Max était plus sérieuse que la mienne, mais dans les deux cas, il s'agit d'expériences qui sont passées très près de mettre fin à des carrières.»

Pacioretty, fameuse victime d'une charge de Zdeno Chara en mars 2011, n'avait pas pu revenir au jeu en séries en raison de l'élimination rapide du Tricolore. Selon lui, l'été qui s'en vient doit être utilisé à bon escient par Eller.

«C'est un mal pour un bien que de pouvoir bénéficier comme ça d'un long été pour se remettre, a soutenu l'attaquant américain. Il sera confronté à ses premiers contacts au camp d'entraînement plutôt qu'en séries. Il va aussi avoir le temps de chasser toutes les pensées négatives qui pourraient l'habiter et revenir rempli de confiance.»

Demi-saison ? Meilleure saison !

La blessure d'Eller est survenue au moment où il connaissait ses meilleurs moments en carrière. Elle est venue interrompre une saison qui, l'espère-t-il, lui servira de rampe de lancement.

«Je suis heureux de ma progression», a indiqué le centre de 24 ans qui, malgré un calendrier écourté au cours duquel il a participé à 46 rencontres, a connu sa meilleure récolte avec 30 points.

Eller partait pourtant avec une prise contre lui en début d'année. Il devait convaincre un entraîneur-chef sceptique qu'il pouvait devenir le joueur qu'il est capable d'être.

«Nous voulons tous les deux que je devienne un meilleur joueur, a-t-il mentionné. Il pèse sur les boutons qui, selon lui, vont m'aider à y arriver. C'est un partenariat entre les gestes d'un entraîneur et les décisions que prend le joueur quand il décide de tourner la page et de prendre les moyens.

«Je crois que Michel est un bon entraîneur. Il est l'un des responsables de la remontée de l'équipe cette année. Mais je me dois de remercier aussi (le consultant en psychologie du sport) Sylvain Guimond, qui a aussi été d'une grande aide pour moi.»