Québec vibre au rythme de la Marche bleue organisée afin de promouvoir la construction d'un nouvel amphithéâtre et le retour de la LNH dans la Vieille Capitale.

«La ville est en feu», a lancé l'explosif maire de Québec Régis Labeaume croisé par La Presse à quelques heures de la grande marche qui se mettra en branle à 13h aujourd'hui sur les plaines d'Abraham.

«Il ne reste qu'à souhaiter que le ciel sera bleu», a ajouté Michel Goulet débarqué de Denver pour donner son appui au projet.

La Marche bleue n'a de marche que le nom. C'est plutôt un grand rassemblement organisé par Mario Roy, un citoyen de la rive sud de Québec qui a lancé l'idée le 17 août dernier.

Une idée qui a fait boule de neige.

«Pour une fois qu'on peut manifester pour une bonne chose, dans un climat positif, j'espère que la population aura l'occasion d'en profiter et de lancer un message clair», a indiqué M. Roy qui, accompagné du maire Labeaume, s'est rendu à l'aéroport Jean-Lesage pour accueillir les frères Peter et Anton Stastny, ses deux invités de marque en vue du grand rassemblement.

Une vingtaine d'anciens joueurs des Nordiques, leur entraîneur-chef le plus connu, Michel Bergeron, et plusieurs personnalités du monde sportif professionnel et amateur de Québec défileront sur la scène érigée derrière le Manège militaire, à l'endroit même où Paul McCartney a présenté son grand spectacle lors du 400e anniversaire de la capitale.

10, 50 ou 100 000 personnes?

Selon un relevé de la firme Influence Communication, le poids médiatique de la Marche bleue depuis un mois est quatre fois supérieur au poids de la manifestation reliée à la survie de CHOI FM et de son animateur vedette Jeff Filion en 2004.

Quelque 50 000 personnes avaient alors pris part à la protestation contre le retrait de la licence de CHOI par le CRTC.

Combien de citoyens répondront à l'appel aujourd'hui?

C'est la question qui était sur toutes les lèvres hier. Des estimations allant de 10 000 à 100 000 personnes étaient avancées.

La météo jouera un rôle de premier plan quant à l'ampleur de la marée populaire. Les prévisions initiales étaient aussi grises que le ciel qui enveloppait Québec hier. Mais en début de soirée hier, les spécialistes anticipaient un dégagement.

Un débat public

Au lendemain de l'annonce du lancement du projet de construction d'un nouveau Colisée, Régis Labeaume visitait tout ce que sa ville compte de médias d'informations, hier, pour contrer la grogne soulevée par le financement public.

«C'est impossible de parler du dossier sans parler du hockey professionnel. Mais ce projet dépasse les Nordiques et la LNH. Nous avons besoin d'un amphithéâtre digne d'une capitale comme Québec. On dirait que les opposants ne veulent pas accepter cette idée», a indiqué le maire Labeaume.

«La ville de Calgary, qui a obtenu la construction du Saddledome en 1984 pour les Jeux olympiques, vient d'annoncer ce matin que l'amphithéâtre est désuet. S'il est désuet après 26 ans, est-ce que le Colisée peut l'être également après 61 ans», a insisté Claude Rousseau, d'Équipe Québec, un groupe mis sur pied pour orchestrer la candidature de Québec en vue d'éventuels Jeux d'hiver dans la Vieille Capitale.

Aubut: conditions favorables

Le compte à rebours final a donné lieu à la présentation d'émissions spéciales dès hier. D'autres suivront aujourd'hui.

«Il y a un buzz formidable. Le hockey est une forme de culture ici comme partout au Québec. Je ne comprends pas qu'un projet de nouvel amphithéâtre et son association avec le retour des Nordiques soulève autant d'opposition», a plusieurs fois indiqué Gilles Parent, le roi de la radio à Québec depuis près de 30 ans.

Plusieurs acteurs dans ce grand dossier qui fait vibrer Québec ont défilé au micro de Gilles Parent. Me Marcel Aubut, qui a orchestré la vente et le départ des Nordiques vers Denver, a souligné que Québec profitait de conditions beaucoup plus gagnantes aujourd'hui qu'au moment de la vente.

«Je n'avais pas un maire qui croyait au hockey en 1995. Je n'avais pas un premier ministre québécois prêt à embarquer dans le projet. Je n'avais pas un propriétaire idéal comme le serait Quebecor qui compte sur plusieurs ramifications qui lui permettront de maximiser ses revenus. La LNH peut maintenant réparer les erreurs reliées à l'expansion vers le sud il y a quelques années. En plus, le contexte économique difficile aux États-Unis permet de mettre la main sur des équipes en difficulté. Lorsque la crise sera passée, il y aura des gens fortunés qui mettront la main sur les équipes en difficulté et elles ne seront peut-être plus disponibles. Québec est la capitale de la province. Une grande ville qui a un besoin criant pour une infrastructure, ce qui justifie amplement une implication publique», a conclu Marcel Aubut.