Si les partisans francophones du Canadien n'ont que Maxim Lapierre Mathieu Darche et peut-être Alexandre Picard - qui pourrait remplacer Andrei Markov en début de saison - pour se reconnaître, ceux des Sénateurs d'Ottawa sont moins gâtés encore.

Le gardien Pascal Leclaire risque d'être le seul francophone à évoluer à l'autre bout de l'autoroute 417 cette année.

Il y a bien le dur à cuire Francis Lessard qui tente de se tailler un poste. Mais après cinq saisons consécutives à s'user les poings dans la Ligue américaine, c'est à Binghampton, avec le club-école, bien plus qu'à Ottawa qu'il se retrouvera.

Croisé avant le match Canadien-Sénateurs, hier, Leclaire était loin de se préoccuper de la question de langue. Il faut dire qu'après une autre saison difficile l'an dernier, le gardien montréalais doit d'abord s'occuper de son statut au sein de l'équipe.

Obtenu en retour d'Antoine Vermette il y a deux ans, Leclaire s'est présenté à Ottawa à l'hiver 2009 alors qu'il se remettait d'une délicate intervention à une cheville.

Au lieu de devenir le gardien autour de qui les Sénateurs espéraient effectuer leur ascension au classement, Leclaire a dû composer avec d'autres ennuis l'an dernier.

Rondelle et claques au visage

Il a d'abord reçu une rondelle au visage alors qu'il était assis au bout du banc à la Place Banque Scotia. Remis de la fracture subie lors de cet incident, il a ensuite reçu quelques baffes que lui a assénées son entraîneur-chef Cory Clouston.

Victime de sorties difficiles, Leclaire a été rappelé au banc en cours de match plus souvent qu'à son tour. Il a même subi l'affront cinq minutes seulement après le début d'une rencontre à la suite de deux buts dont il n'était pourtant pas le seul responsable.

Brian Elliott s'est emparé du titre de numéro un en fin de saison. Titre que Leclaire espère reprendre cette année.

«Je ne veux pas me lancer dans ce jeu de numéro un. On dirait que c'est le seul sujet de conversation des journalistes à Ottawa. Ce que je souhaite toutefois, c'est d'avoir la chance d'éviter les malchances qui me sont tombées dessus au fil des dernières années. Si je peux rester en santé et jouer régulièrement, je sais que je serai en mesure d'aider cette équipe à gagner», indiquait le gardien qui aura 28 ans en novembre.

Leclaire amorce la dernière année d'un contrat qui lui rapportera 4,8 millions cette saison.

Plusieurs observateurs soutiennent que Leclaire joue son avenir avec les Sénateurs. S'il ne joue pas à la hauteur des attentes, il sera simplement libéré. Les Sénateurs se fieront alors à Brian Elliott et le jeune Robin Lehner.

«Il est bien tôt pour penser à tout ça. Nous avons un bon groupe, le camp va bien. On a mis la main sur un très bon défenseur en Sergei Gonchar. Un gars d'expérience qui a énormément de talent offensif et qui est bien meilleur qu'on le dit en défensive. On a un bon noyau et de bons jeunes qui l'entourent. Ce sera serré dans l'Est. C'est sûr. Ce sera difficile. Mais ce sera très plaisant. Si on reste en santé, je crois qu'on peut faire du dommage», assurait le gardien originaire de Repentigny.

Lessard garde espoir

Solide gaillard de 6'2'' et 232 livres, Francis Lessard a esquissé un sourire lorsqu'on lui a demandé pourquoi les Sénateurs l'avaient mis sous contrat l'été dernier.

«Pas pour ma finesse. C'est certain», a indiqué le colosse dont les statistiques se consultent bien plus en minutes de pénalité qu'en points.

«J'ai un bon coup de patin et je peux tenir mon bout. Mais je suis un dur. Le fait qu'il y en ait plus dans l'Est cette saison et que ça pourrait encore brasser entre Toronto et Ottawa pourrait m'aider», a indiqué Lessard.

L'ennui pour le Montréalais est que les Sénateurs comptent déjà sur Chris Neil et Matt Carkner pour s'occuper de la sale besogne.