Non, on ne verra pas Jarred Tinordi dans l'uniforme du Canadien cette saison. Mais dans un an? Alors là, c'est bien possible. Du moins, c'est ce que vise le principal intéressé.

«Oui, j'espère être avec le Canadien dans un an, a confié Tinordi au terme du camp de perfectionnement, hier à Brossard. C'est mon but. Je vais aller jouer à l'Université Notre-Dame cette saison, et après, j'espère pouvoir faire ma place ici.»

Tinordi, le premier choix du Canadien au dernier repêchage, aura bien des obstacles à franchir avant d'arriver à se faire une place à Montréal. Il en est d'ailleurs parfaitement conscient. Sans compter qu'à titre de premier choix, il y aura sur ses épaulettes une pression qu'il n'a sans doute jamais connue.

«J'ai des choses à améliorer, c'est sûr, avoue-t-il humblement. Je dois devenir plus gros, je dois devenir plus fort aussi. Je dois travailler sur mes habiletés, sur mon maniement de rondelle.»

Le défenseur de 18 ans veut prendre du poids, lui qui s'est présenté au centre d'entraînement du Canadien cette semaine à 204 livres. Pour un type de 6'6, ce n'est pas assez, surtout si le but visé est la LNH dans un an. «Je dois ajouter de 15 à 20 livres à ma charpente», dit-il sans hésiter.

Pas surprenant, donc, que le modèle de Jarred Tinordi soit le gros Chris Pronger, le défenseur des Flyers qui aime ça quand ça brasse. Comme Pronger, Tinordi veut devenir un joueur intimidant à la ligne bleue, le genre à faire peur aux autres dans les coins, le genre à frapper tout ce qui bouge.

«J'essaie de jouer comme lui. C'est très dur de l'affronter. Il est imposant, et en plus, il est très bon dans les sorties de zone. Il sait passer la rondelle et c'est ce que je veux faire également.»

Reste à voir si ce jeune homme pourra percer l'alignement montréalais en 2011-12, comme il le souhaite. Au cours de sa récente histoire, le Canadien n'a pas eu trop de succès avec les défenseurs choisis en première ronde...

«J'ai parlé un peu aux dirigeants du Canadien, et je sais ce que j'ai à faire, a-t-il ajouté. Alors je vais aller à Notre-Dame et je vais travailler fort en espérant revenir ici. Cette semaine a été une semaine incroyable pour moi, j'ai adoré l'ambiance.»

St-Denis se croise les doigts

Frédéric St-Denis, lui, n'a pas le rayonnement d'un premier choix au repêchage, mais il s'est pointé au camp de perfectionnement dans l'espoir de se faire remarquer. Ce défenseur de 24 ans, qui a passé la dernière saison à Hamilton, avait choisi de suspendre ses études en 2008 pour se lancer à la poursuite de son rêve: jouer dans la Ligue nationale de hockey.

Mais à 5'11 et 191 livres, St-Denis sait très bien qu'il lui faudra ajouter un peu de muscle s'il veut que son rêve devienne réalité.

«On me répète que je dois être plus physique, reconnaît-il d'emblée. Je sais que je dois prendre du poids, m'améliorer sur plusieurs aspects, et l'aspect physique, c'est très important. Alors, je suis venu ici pour mettre toutes les chances de mon côté. Je veux jouer dans la LNH, et je sais que je suis capable de le faire.»

Il y a aussi que les postes ne seront pas nombreux au moment de l'ouverture du camp d'entraînement, en septembre. «C'est sûr, mais je vais tout donner et je vais pousser à fond», d'ajouter St-Denis.

Comme bien d'autres, le jeune défenseur affirme avoir appris énormément la saison dernière sous Guy Boucher à Hamilton.

«J'ai appris, et je peux dire que j'ai jamais joué pour un coach comme ça. Guy, c'est un gars qui est fort mentalement et qui est très minutieux. Il m'a parlé avant que j'arrive ici et il m'a donné quelques conseils. C'est à moi de faire le reste et de faire ma place.»