Lars Eller se sait déjà attendu à Montréal. Mais il affirme que la pression ne l'affectera pas.

«Il y aura de grandes attentes à mon endroit parce que j'ai été acquis en retour d'un joueur (Jaroslav Halak) qui était très populaire à Montréal, le Canadien vient de connaître de très bonnes séries éliminatoires avec lui, mais je ne ressens pas cette pression et de toute façon, j'ai de très grandes attentes à moi endroit moi aussi», mentionnait hier après-midi au téléphone d'Europe ce choix de première ronde des Blues de St. Louis (13e au total) en 2007.

Eller, centre gaucher de 21 ans qui a obtenu 57 points en 70 matchs à sa première saison en Amérique du Nord dans la Ligue américaine, dit apprécier particulièrement Daniel Alfredsson, des Sénateurs d'Ottawa.

 

«Peut-être que les fans de Montréal n'aimeront pas ça, mais j'ai toujours aimé sa façon de jouer et son éthique de travail», dit Eller en riant.

Le Danois s'est vite remis de ses émotions. «L'échange m'a pris au dépourvu. Je ne m'y attendais pas. Mais plus j'y pense, plus cette transaction me réjouit. C'est le meilleur endroit au monde pour jouer. J'adore le hockey et tout le monde aime le hockey à Montréal. J'espère être prêt pour jouer de façon régulière dans la LNH dès cette année.»

«Nous pensons encore qu'il sera un grand joueur»

Le bras droit du directeur général Doug Armstrong et responsable du recrutement chez les Blues de St. Louis, Jarmo Kekalainen, est celui qui a repêché Eller. Il figurait au sixième rang sur sa liste.

«Nous repêchions au neuvième rang et on l'aurait pris à cette position, mais nous avons conclu un échange avec les Sharks de San Jose et reculé de quatre rangs pour obtenir un choix de deuxième ronde supplémentaire, confiait-il hier, de Finlande. Nous étions heureux qu'il soit encore disponible. Nous l'adorions. Il a compté le but gagnant dans le match ultime du Championnat junior de Suède. Nous pensons encore qu'il sera un grand joueur dans la LNH.»

Les recruteurs sont toujours très attachés aux joueurs qu'ils repêchent. Le départ d'Eller est peut-être plus facile à accepter pour Kekalainen, puisqu'il quitte son poste au sein des Blues dans les prochains jours pour devenir président et directeur général du club Jokerit dans la Ligue d'élite de Finlande.

«J'étais au courant de ce qui se passait, dit-il. J'ai été consulté par Doug Armstrong. J'espère que ça sera un bon échange pour les deux clubs. Il connaissait mon opinion sur Eller, nous en avons parlé tout l'hiver. Il était l'un de nos plus beaux espoirs. Non seulement pense-t-on qu'il a beaucoup de talent, mais il est très déterminé et possède une rigueur au travail exemplaire. C'est pourquoi il est l'un de mes favoris. Il travaille fort sur la glace, mais aussi à l'extérieur de la patinoire. Ce n'est jamais facile de céder un joueur qu'on a repêché et qu'on a formé, mais personne ne va donner un gardien qui a porté un club sur ses épaules sans rien obtenir en retour.»

Halak plutôt que Price?

Surpris d'avoir vu le Canadien se départir de Halak plutôt que Price? «Je ne commenterai pas les décisions du Canadien, répond Kekalainen. Mais j'ai travaillé avec Pierre Gauthier à Ottawa. C'est un homme intelligent. Je suis convaincu qu'il le fait dans les meilleurs intérêts de son club. J'adore Price. Et comment ne pas aimer Halak après avoir suivi le Canadien en séries?»

Kekalainen a suivi Eller de près cette saison. «J'ai été très impressionné par sa première saison en Amérique du Nord compte tenu du fait que c'est un jeune homme de 20 ans qui arrivait d'Europe. Je dis souvent que la Ligue américaine est parfois plus difficile que la LNH pour ces jeunes Européens de talent. C'est plus difficile d'y produire. C'est très robuste et intense. S'ils se retrouvent avec des partenaires de trio qui peuvent jouer à leur niveau ou un défenseur qui fait bien circuler la rondelle, ça peut aller, mais s'ils jouent avec des plombiers qui jouent uniquement dans un axe nord-sud, ça peut compliquer les choses. Il était le meilleur à Peoria. Il jouera éventuellement parmi les deux premiers trios dans la Ligue nationale et continuera de progresser en raison de sa détermination.»

L'homme de hockey finlandais a repêché plusieurs excellents jeunes joueurs pour les Blues au fil des ans, dont David Backes, Lee Stempniak, Roman Polak, T.J. Oshie, Patrick Berglund, David Perron, Alex Pietrangelo et évidemment Erik Johnson, premier choix au total en 2006.

Eller comparé à Berglund

Comment Eller se compare-t-il à Berglund, l'autre espoir à la position de centre chez les Blues qui a amassé 47 points à sa première saison à St. Louis avant de connaître la guigne de la deuxième année? «Berglund est plus costaud à 6 pieds 4 pouces, possède une plus grande portée. Sur le plan du talent, ça se ressemble. Lars est plus rapide et même s'il n'est pas aussi grand, c'est un excellent athlète qui, lorsqu'il aura atteint sa pleine maturité, mesurera 6 pieds 1 pouce et pèsera 210 livres. Berglund, ce sont plus les mains et l'intelligence, Lars, le patin et l'intelligence.»