Très souvent depuis la mi-saison -surtout depuis l'acquisition de Dominic Moore- le Canadien l'emporte lorsque son troisième trio connaît un fort match.

C'est encore ce qui s'est produit jeudi soir alors que Moore, Maxim Lapierre et Tom Pyatt ont été à l'origine de deux buts, en plus de donner le ton à la rencontre avec un échec-avant impeccable.

«Ça fait du bien de faire changer le vent de côté quelque peu, a admis Dominic Moore, choisi la deuxième étoile de la rencontre.

«Nous avons joué davantage notre style, en étant agressifs et en utilisant notre vitesse. C'est la force de notre équipe. Il faut qu'on se serve de cette vitesse un trio après l'autre.»

Jacques Martin n'a pas manqué de souligner leur apport.

«Ce trio-là a été vraiment dominant», a commenté l'entraîneur qui a souligné combien Pyatt complétait bien Moore et Lapierre.

Scott Gomez, qui s'était amené avec Pyatt à Montréal dans la transaction de l'été dernier avec les Rangers de New York, est heureux de voir comment le jeune ailier s'est taillé une place au fil de la saison.

«Mon père me disait souvent: force-les à te garder, a raconté Gomez. C'est ce que Tom a fait. On a besoin de lui dans la formation. Et c'est tellement un bon kid, je ne saurais trop le souligner.»

La pédale au fond

Qu'est-ce que ce troisième trio a fait de si bien?

«Il n'y a pas de recette magique, il faut mettre des rondelles derrière leurs défenseurs et les battre de vitesse, a répondu Lapierre. Quand tu passes la soirée à te retourner pour aller chercher la rondelle, ça devient fatigant à la longue, d'autant plus que les Flyers jouent à quatre défenseurs.»

Selon Lapierre, la victoire de jeudi démontre la capacité du Tricolore à s'ajuster au style de son adversaire.

«À mesure qu'on avance dans une série et qu'on analyse les premiers matchs, on comprend de mieux en mieux ce qui fonctionne et ce qu'on n'a pas le droit de faire contre une certaine équipe, a soutenu Lapierre. On a su bien s'adapter à l'autre équipe depuis le début des séries.»

Brian Gionta a lui aussi souligné les progrès effectués dans le jeu d'ensemble du Canadien,

«Dès le deuxième match, on était revenus au style que nous voulions jouer, mais ce soir, on l'a simplement mieux exécuté.

«Et puis, souvent durant la saison, on s'assoyait sur nos avances. Tandis que ce soir, on a continué d'attaquer. Le but des Flyers en troisième période aurait peut-être pu les relancer, mais on a maintenu la pression en échec-avant.

«On est une bien meilleure équipe quand on fait cela.»

Hamrlik et Subban s'illustrent

Roman Hamrlik a été choisi la première étoile et a formé un excellent duo avec P.K. Subban, auteur de trois mentions d'aide.

«Hammer est arrivé dans la ligue à 18 ans -donc plus jeune que moi encore- et il a une tonne d'expérience dont je peux m'inspirer, a mentionné Subban. Il facilite mon travail et me rend plus confortable.

«C'est facile pour un joueur d'avoir un superbe match et de disparaître dans les quatre suivants. Or, Roman et les autres vétérans de cette équipe sont excessivement constants dans leur jeu.»

Si Hamrlik et Subban ont joué tout un match, ça a été plus ardu pour Ryan O'Byrne.

Ce dernier, inséré comme septième défenseur à la place de Mathieu Darche, n'a eu que trois présences sur la glace dans les deux premières périodes.

Sa punition en tout début de match aurait pu être catastrophique si les Flyers avaient marqué...

«Je ne l'ai pas mis en pénitence», s'est défendu Jacques Martin en patinant un peu.

«Je lui ai quand même donné une présence sur l'attaque à cinq en fin de match...»

Benoît Pouliot avait lui aussi retrouvé sa place dans la formation à la place de Sergei Kostitsyn, mais il n'a pas été un facteur dans le match.