Le Canadien avait promis de se battre jusqu'à la fin. Les Capitals avaient promis qu'ils ne prendraient pas le Canadien à la légère en dépit de leur avance de 3-1 dans la série.

Le Canadien a tenu promesse. Les Caps? Pas vraiment.

Fort de deux buts rapides enfilés au cours des sept premières minutes de jeu et d'une performance magistrale de Jaroslav Halak qui a réalisé 37 arrêts, le Canadien a remporté une victoire de 2-1.

«Nous ne voulions pas que la saison se termine ce soir et nous avons pris les moyens pour la prolonger. C'est une victoire énorme et très satisfaisante. Mais nous sommes toujours acculés au pied du mur et il faudra jouer de la même façon lundi pour pousser la série à la limite», a indiqué Halak élu, à très juste titre, première étoile de la rencontre.

Si les joueurs du Canadien affichaient de larges sourires et une confiance renouvelée dans un vestiaire qu'ils tenaient à quitter à la hâte, le revers a été très mal encaissé par les Capitals.

Surtout par Bruce Boudreau.

«Si on vient de gaspiller une belle occasion? Qu'en penses-tu? Nous avions la chance d'en finir dès ce soir, on jouait devant nos partisans et nous avons joué du hockey affreux dans les 10 premières minutes. On leur a accordé deux buts. Après, le match était fini», a vociféré l'entraîneur-chef des Capitals.

Mais il faut donner le plein crédit de la victoire au Canadien qui a pris le contrôle du match et ne l'a pas échappé.

Dès la mise en jeu initiale, Brian Gionta s'est porté à l'attaque et a offert au Canadien sa première occasion de marquer dès la 9e seconde du match.

Le ton était donné.

Le Canadien a maintenu la cadence et après 90 secondes ils profitaient déjà d'une avance de 1-0.

Mike Cammalleri, avec un bon tir décoché de l'enclave où Andrei Markov l'a rejoint a déjoué Semyon Varlamov pour récolter son 3e des séries.

C'était aussi un 5e point en cinq matchs pour Cammalleri. Saku Koivu, en 2008, avec une séquence de sept matchs au cours desquels il avait amassé neuf points (trois buts), est le dernier à avoir connu une séquence de cinq matchs de suite avec au moins un point.

Muté au sein du premier trio à la place de Benoit Pouliot, Travis Moen a saisi l'occasion que lui a offerte Jacques Martin à deux mains.

Non seulement a-t-il fait sentir sa présence et a complété de beaux échanges avec ses nouveaux compagnons de trio, mais il a doublé l'avance du Canadien à 7 :01 de la première période.

Si le Canadien a su maximiser ses chances à un bout de la patinoire, Jaroslav Halak a fait sa part à l'autre bout.

Il a repoussé les 15 tirs des Caps en première période s'offrant de très bons arrêts aux dépens de Joe Corvo et Alexander Semin.

Les arrêts de Halak ont permis de blanchir les Caps en trois attaques massives. Il faut dire que les Caps en ont bousillé une eux-même lorsque Mike Knuble a écopé une pénalité pendant que Tomas Plekanec était au cachot.

Les Caps ont finalement bousillé cinq attaques à cinq portant leur fiche depuis le début de la série à un seul but en 24 occasions.

Loin d'afficher la combativité promise pour en finir avec le Canadien, les Caps ont haussé leur niveau de jeu en deuxième.

Alexander Ovechkin a profité de l'immobilisme de Sergei Kostitsyn en couverture défensive - c'est de ça dont Jacques Martin parle quand il indique que ses joueurs doivent être meilleurs sans la rondelle - pour foncer au filet et poussée une rondelle libre dans le demi-cerle de Jaroslav Halak derrière la ligne rouge.

Le plus jeune des frères K n'a d'ailleurs pas rejoué de la période après avoir ouvert la porte au cinquième but du capitaine des Caps en séries. Il en a ajouté une seule au dernier tiers.

Rentré à Montréal immédiatement après la rencontre, le Canadien devra maintenant trouver le moyen de gagner au Centre Bell.

Non seulement a-t-il perdu les deux premiers matchs aux mains des Capitals, à Montréal, mais il a perdu ses six derniers matchs à domicile en série.

Sa dernière victoire, un gain de 4-3 en prolongation, remonte au 24 avril 2008 lors du premier match de la série qui l'opposait aux Flyers de Philadelphie.