On peut difficilement demander à une équipe comme le Canadien, qui a accusé 33 points de retard sur les Capitals en saison régulière, de revenir à Montréal avec un meilleur rendement que ce partage des deux matches à Washington, surtout que le sort des deux rencontres s'est joué en prolongation.

Mais on comprendra que la marge d'erreur est mince pour les hommes de Jacques Martin. C'est difficile d'empêcher le talent des Capitals de remonter à la surface. Le moindre relâchement au niveau de la concentration, de la discipline et de l'intensité met en péril les chances de succès.

Brian Gionta et Andrei Kostitsyn trônent au sommet du bulletin des séries pour des raisons différentes. Gionta ne domine dans aucune des statistiques individuelles. Mais cet attaquant est solide à chacune de ses présences sur la patinoire, lui qui a tout de même récolté un but et une passe. Cette efficacité et cette constance expliquent qu'il soit l'avant le plus sollicité par son entraîneur (22 :26 minutes).

Andrei K., lui, domine les siens pour les buts (3), les points (5) et les tirs (7). On l'a senti impliqué dans les matches à Washington. Il a été solide dans les corps-à-corps et il a surtout été présent dans l'enclave.

Si le Canadien avait gagné ce deuxième match à Washington, Jaroslav Halak aurait sûrement été notre premier de classe comme cela a été le cas en saison régulière. Après tout, ses 45 arrêts ont fait la différence dans le premier match. De fait, on ne peut pas dire qu'il a été faible sur aucun des six buts des Capitals, samedi soir. Mais il a été battu dans le dernier droit par deux excellents tirs de John Carson et Niklas Backstrom. Si cela n'avait pas été les 83e et 84e tirs à ses dépens, on se demande s'il n'aurait pas frustré les deux joueurs des Capitals.

Chez les arrières, vous allez possiblement être surpris de voir le nom de Josh Gorges au sommet de la liste. C'est tout simplement qu'il commet très peu d'erreurs en plus d'exceller en désavantage numérique. Rien n'empêche que son compagnon Hal Gill n'est pas loin derrière avec sa fiche de plus 2 et ses 12 tirs bloqués. Et, il en va de même pour Jaroslav Spacek qui a bloqué huit tirs des Caps, la majorité (5) en provenance du lance-roquette d'Alexander Ovechkin.

Dans ce peloton de tête, Tomas Plekanec, Michael Cammalleri et Scott Gomez ont des notes semblables. Plekanec a marqué deux buts dont celui de la victoire dans le premier match. Mais il a offert un piètre rendement dans le cercle des mises en jeu (38,6%) et il a fauté sur le deuxième but de Backstrom, samedi soir. Cammalleri, à l'image de Gionta, offre du jeu solide même s'il a écopé d'une punition en zone offensive. Quant à Gomez, on apprécie son intensité pour transporter la rondelle et gagner ses batailles individuelles. Mais on n'a pas aimé le voir au cachot pendant cinq minutes en troisième période du deuxième match.

Parmi les attaquants, Benoit Pouliot a également haussé son jeu d'un cran. Son léger retard sur les autres dans le bulletin s'explique par ses deux infractions mineures commises en zone offensive.

Sans parler de déception, on estime qu'Andrei Markov peut en donner davantage. D'accord, il est le joueur le plus employé chez le Canadien (25 :00). Mais cela ne justifie pas une perte de possession en zone offensive qui a valu le but en échappé d'Eric Fehr. De plus, il a été battu en quelques occasions à un contre un. On est sévère à son égard parce qu'il est le plus talentueux. Il doit donc nous forcer à lui donner la meilleure note chez les arrières.

Quant aux employés de soutien, ils ont fait leur travail dans l'ensemble. On leur demande d'apporter de l'énergie et c'est ce qu'ils ont fait, surtout en deuxième période du premier match. Mais, des joueurs d'énergie qui ne marquent pas souvent, ne peuvent pas se faire prendre pour un but de l'adversaire comme cela a été le cas sur le but d'Ovechkin.

Sur ce but, le troisième des Capitals, chapeau à Bruce Boudreau qui a profité de l'avantage de la glace pour avoir droit à une présence de son gros trio face à la quatrième ligne du Canadien.