Une semaine avant la fin de la saison régulière et le Canadien est assis dans un siège éjectable au sixième rang de l'Association de l'Est malgré ses deux gains en deux soirs face aux Flyers de Philadelphie (1-0) et aux Sabres de Buffalo (3-0), lui qui avait amorcé la semaine avec un revers (1-2) contre les Hurricanes de la Caroline.

Chez le Canadien, il y a deux constances: le travail de leurs gardiens et la crise d'anémie de l'attaque. Devant le filet, les deux hommes sont excellents, mais la différence c'est que Jaroslav Halak réussit à gagner (26-12-3) tandis que Carey Price (13-20-5) n'est jamais favorisé par le sort. En attaque, c'est l'euphorie lorsqu'on marque trois buts, à forces égales, comme cela a été le cas face aux Sabres.

Halak ne pouvait toutefois pas perdre cette semaine parce qu'il a résisté aux 64 tirs dirigés vers son filet. Price, lui, a cédé deux fois sur 27 tirs pour une moyenne d'efficacité de .925. Les experts en matière de gardiens de but affirment que le seuil de la respectabilité se situe à .910. Or, le Canadien a facilement surplombé ce chiffre. De fait, au cours de la dernière semaine, le travail cumulé des deux gardiens a donné une moyenne d'efficacité de .978 (89 arrêts sur 91 tirs). 

Des duos

Si l'attaque accuse des ratés, c'est souvent parce que les trios deviennent des duos. Ainsi sur la ligne de Brian Gionta (13 tirs cette semaine) et Scott Gomez (7 lancers), Benoit Pouliot ne suit pas le rythme avec ses quatre lancers. Pouliot doit augmenter son niveau d'intensité dans ses luttes pour garder ou cueillir la rondelle. De plus, il doit avoir une présence plus ferme dans l'enclave, surtout que ses deux compagnons de trio contrôlent souvent la rondelle en zone offensive.

Sur la ligne de Tomas Plekanec, on ne peut pas pointer un ailier du doigt, mais on doit dire que Michael Cammalleri n'a pas encore retrouvé sa fluidité et sa confiance avec la rondelle tandis qu'Andrei Kostitsyn représente une boîte à surprises d'une présence à l'autre.

Toujours est-il que les deux premiers trios n'ont pas marqué au cours de la semaine!

Évidemment, on a réalisé l'importance de Sergei Kostitsyn sur le trio de Travis Moen et Dominic Moore. Sergei apporte une touche d'imagination au sein d'une ligne où Moen contribue avec son intensité et Moore fournit un élément de vitesse. De fait, cette semaine, ce trio a produit deux des quatre buts du Canadien.

Le quatrième trio a également fait sa part avec le but de Tom Pyatt. Évidemment ce trio se défend mieux avec trois attaquants. Mais la présence de Marc-André Bergeron est nécessaire sur le jeu de puissance où il a marqué le seul but des siens cette semaine dans cette phase du jeu. Que faire?

La brigade défensive

Le cas Bergeron fait jaser depuis son retour au jeu. On conviendra que ce n'est pas normal d'employer son meilleur arrière, Andrei Markov, avec son sixième défenseur, Ryan O'Byrne. Certains connaisseurs estiment que Bergeron devrait être le compagnon de jeu de Markov.

L'absence de Jaroslav Spacek a permis de réaliser que Bergeron pouvait se défendre dans le rôle de défenseur. Il suffit de jauger ses présences selon le pointage et l'horloge. Lors des deux derniers matchs, il a toutefois surtout joué en compagnie de Roman Hamrlik.

Mais si jamais l'état-major du Canadien décide d'employer Bergeron à la défense qui écopera? C'est facile d'affirmer qu'il devrait jouer à la défense. C'est moins facile de désigner l'homme à retrancher!

Si on se fie à nos deux bulletins, O'Byrne serait la victime. Mais Jacques Martin souligne que cet arrière apporte une touche de robustesse au sein d'une petite équipe sur le plan physique.

Hal Gill serait le deuxième choix. Mais le Canadien peut-il se passer de son apport en désavantage numérique où il excelle à bloquer des tirs (140 pour le 22e rang dans la LNH) et couper les lignes de passes avec sa longue portée.

J'ai l'impression que Jacques Martin devra étudier longuement la situation en tenant compte de ses prochains adversaires. Qui sera le plus utile à titre de 20e homme en uniforme? Bergeron sur le jeu de puissance, Hal Gill en désavantage, Ryan O'Byrne sur le plan robustesse ou encore les membres du quatrième trio.