«Je le haïssais lorsque j'ai joué pour lui avec les Bruins de Boston, a admis Hal Gill, l'arrière du Canadien en parlant de ses années passées sous la direction de Pat Burns. Mais, avec le temps, j'ai réalisé qu'il avait été l'entraîneur à changer positivement le cours de ma carrière. J'ai appris beaucoup avec lui».

«C'est un gars qui peut être dur avec ses joueurs, mais il possède un grand coeur. Avec lui, tu sais à quoi t'en tenir. Il ne fait pas de détour et je respecte ce genre d'attitude. Son style était direct et il tenait mordicus à ses idées ce qui lui a valu des confrontations avec la haute direction des Bruins. Mais il avait ses idées sur la manière de gagner», a conclu Gill qui a joué sous les ordres de Burns de 1997 à 2001 avec les Bruins.

Martin Brodeur, qui a joué pour Pat Burns, a esquissé un sourire lorsqu'on lui a fait part des commentaires de l'arrière du Canadien : «Personnellement j'ai eu beaucoup de plaisir à jouer pour lui, mais il pouvait être sévère à l'égard de certains joueurs. C'était un entraîneur exigeant qui avait la présence d'un policier dans le vestiaire. Quand il parlait les joueurs écoutaient attentivement».

Force est d'admettre que les idées de Burns sur l'art de gagner cadraient davantage avec celles des Devils du New Jersey où il a soulevé la Coupe Stanley au printemps 2003. Après ses trophées Jack-Adams en 1988-89 avec le Canadien, 1992-93 avec les Maple Leafs de Toronto et 1997-98 à la barre des Bruins, cela lui permettait d'atteindre son but ultime.

Et Brian Gionta, qui en était à sa deuxième année au New Jersey, mais sa première véritable saison complète dans la LNH, se souvient très bien des moments passés sous la tutelle de cet entraîneur.

«Je garde de beaux souvenirs de mes années à travailler avec Pat Burns. Il a certes été l'entraîneur qui a eu le plus d'influence sur ma carrière. Il était sévère, mais je n'ai jamais eu de problème à jouer sous ses ordres.

«Nous avons gagné la Coupe Stanley cette année-là et on n'oublie jamais ce genre d'exploit. Maintenant, je sais qu'il traverse une période difficile et mes pensées vont à l'endroit des membres de sa famille», a conclu un Gionta visiblement ému.

L'émotion a également gagné Jacques Lemaire lorsqu'on a abordé le sujet avec lui quelques heures avant la confrontation avec le Canadien au Centre Bell.

«Je n'ai pas vu son discours à la télévision, mais j'ai eu l'occasion de le rencontrer récemment à Tampa. Ce n'est pas facile d'accepter ce qui lui arrive, mais il me mentionnait qu'il appréciait énormément le support de son épouse et de ses amis proches. Dans les circonstances, j'ai trouvé qu'il avait un bon moral», a souligné Lemaire.

Interrogé sur le style de Burns derrière un banc, Lemaire a parlé d'intensité : «C'était un coach émotif et vous pouviez être assuré que ses équipes allaient être intenses».

Quant aux honneurs et à son éventuel intronisation au Temple de la Renommée, Lemaire a été prudent lorsqu'on a évoqué la possibilité de modifier les règles pour accélérer sa nomination.

«Est-ce qu'on devrait modifier la règle et lui permettre d'être intronisé plus rapidement? Je ne sais pas comment cela fonctionne. Mais, avant de poser un geste, il faudrait voir avec Pat. Peut-être préfère-t-il vivre ses derniers moments dans la tranquillité! Je n'ai vraiment pas la réponse à cette question».