L'image a fait le tour du pays: au milieu de la finale olympique entre le Canada et les États-Unis, le jeune défenseur Drew Doughty a été surpris en train de fredonner la chanson qui jouait dans le Canada Hockey Place de Vancouver alors qu'il était au banc des joueurs.

À croire qu'il ne ressentait aucune pression!

«Je vous assure que je la sentais, c'est juste que j'ai été en mesure de le cacher», a raconté le défenseur de 20 ans.

La jeune sensation des Kings de Los Angeles s'est fait un nom aux Jeux olympiques. Mais ceux qui le voient à l'oeuvre depuis deux ans n'ont pas été surpris de sa prestation aux J.O.

«Les gens dans l'Est n'ont pas souvent l'occasion de le voir en action, mais nous on sait à quel point il est bon», confie Luc Robitaille, qui porte le titre de président des opérations affaires chez les Kings.

«J'avais parlé à Steve Yzerman dès le début décembre et dans son esprit, il ne faisait aucun doute que Drew allait se retrouver sur l¹équipe canadienne, poursuit l¹ex-joueur québécois.

«Il n'a que 20 ans et joue déjà entre 26 et 28 minutes par match. C'est une force en défensive pour nous et il est le genre de joueur autour duquel tu peux bâtir.»

Des comparaisons flatteuses

Doughty est souvent comparé à Raymond Bourque même si, aux yeux de Robitaille, il n'y a pas deux Raymond Bourque.

«Ce qui le distingue, c'est sa patience avec la rondelle, explique Lucky Luke. Il lit très bien le jeu et quand la rondelle est sur son bâton, on ne se pose pas de questions: à l'image d'un Niedermayer ou d'un Lidstrom, on sait qu'il fera le bon jeu.

«Ce qui favorise les comparaisons avec Bourque, c'est qu'il peut également jouer de façon physique.» Doughty est bien conscient que son nom s'est mis à circuler et que le battage médiatique l'entourant ne fait que commencer.

«C'est agréable et flatteur d'entendre parler de soi, mais ma préoccupation est de bien jouer pour les Kings, a indiqué Doughty.

«Et puis, ce n'est pas comme si je me faisais reconnaître dans la rue! À Montréal, je sais que les joueurs sont traités comme des demi-dieux, mais ici à Los Angeles, les joueurs de hockey arrivent loin dans l'échelle du glamour et c'est une bonne chose. »

«Leblanc va jouer longtemps dans la LNH»

Aux yeux de Luc Robitaille, les succès des Kings vont au-delà de Drew Doughty.

«Notre concept d¹équipe est basé sur des jeunes comme Doughty, mais aussi Dustin Brown, Anze Kopitar, Jonathan Quick et Jack Johnson, souligne-t-il.

«On profite également de la présence de quelques vétérans qui les aident et qui acceptent leur rôle.» Sur le plan personnel, Robitaille raconte qu'après avoir pris sa retraite, il a pris une année de recul afin d'évaluer les besoins des Kings. Il a finalement choisi de s'impliquer dans la mise en marché de l'équipe.

«Dean Lombardi avait commencé à rebâtir la portion hockey, mais je trouvais qu'il y avait un manque au niveau des affaires», a précisé l'ancien numéro 20 des Kings.

«Je suis donc responsable de tout ce qui touche le marketing, les droits télé et les relations communautaires.» Même si développer cet aspect est ardu dans un marché aussi compétitif que celui de Los Angeles, les récents succès des Kings apportent de l'eau au moulin.

«Les fans ont été patients, mais aujourd'hui ça va bien», dit-il Ces fonctions lui laissent peu de temps à consacrer aux Lancers d'Omaha, l'équipe de la USHL dont il est propriétaire.

Mais ça ne l'empêche pas de garder contact avec Louis Leblanc, qui a évolué à Omaha avant de prendre le chemin de Harvard.

«On s'échange des messages de temps en temps, a confié l'ancienne gloire des Kings. Le Canadien en a repêché un bon.

«Louis est un gars de caractère qui va jouer longtemps dans la Ligue nationale.»