Normalement, les joueurs du Canadien ont droit à une journée de congé le dimanche. Mais il n'était pas question que Jacques Martin accorde une journée de repos à ses joueurs après leur piètre performance de la veille à Nashville.

L'entraîneur du Canadien n'a pas rencontré les gens des médias, mais son attitude sur la patinoire du complexe sportif Bell à Brossard ne laissaient planer aucun doute sur le message envoyé à ses joueurs.

Pendant 65 minutes exactement, les joueurs ont exécuté des exercices de passes à haute vitesse, du jeu simulé pour ensuite conclure avec une séance de dix minutes de patinage intense.

«On a su en arrivant ce matin pour la rencontre d'équipe qu'on allait endosser l'équipement. On ne le savait pas officiellement, mais on se doutait bien après la performance la veille qu'on sauterait sur la patinoire», a raconté Guillaume Latendresse.

Lors de cet entraînement, Latendresse jouait avec Travis Moen et Maxim Lapierre; Scott Gomez était au centre de Glen Metropolit et Mike Cammalleri; Tomas Plekanec pivotait la ligne de Tom Pyatt et Ryan White; et, Kyle Chipchura formait l'autre trio avec Georges Laraque et Andrei Kostitsyn.

«Les exercices du début était tout aussi sinon plus difficiles que la session de patinage. Dans ce genre d'entraînement, tu sais que l'entraîneur n'est pas de bonne humeur et tu ne veux surtout pas être celui qui ratera une passe pour déclencher sa colère», a admis Latendresse.

L'intensité qui faisait défaut la veille à Nashville était donc au rendez-vous ce qui a valu quelques tirs douloureux pour Jaroslav Halak qui a été atteint une première fois à la clavicule et ensuite sur le menton.

Quant à Carey Price, les gars l'ont épargné. Après tout, avec 55 lancers accordés à veille, ils avaient une dette à son égard.

«Cela aurait pu être un massacre sans Carey, a souligné Moen. On a offert une performance inacceptable. On méritait d'avoir un entraînement intense où on a travaillé sur certains aspects de notre jeu. Notre exécution doit en effet être meilleure».

Mike Cammalleri, pour sa part, n'a pas voulu s'attarder sur la contre-performance de la veille: «On ne doit pas parler d'un entraînement punitif. On a travaillé sérieusement et cela a été constructif. Je retiens toutefois qu'on a raté une belle occasion à Nashville de voler un point et peut-être même deux. Avec la performance de notre gardien, l'écart était d'un seul but en début de troisième période. On aurait pu tout faire balancer en notre faveur en troisième période».

«Pour revenir sur l'entraînement de la journée, cela avait surtout pour but de travailler sur des lacunes qu'on remarque depuis bon nombre de matches. On doit améliorer certains aspects de notre jeu en vue des matches à venir. On peut accepter une défaite provoquée par une superbe performance de l'adversaire. Cela se produit dans le cours d'une saison. Mais c'est inacceptable de se battre soi-même», a expliqué Cammalleri.

Ce vétéran préfère donc tourner les yeux vers le futur: «Au hockey, la victoire fait foi de tout. C'est le bonheur total lorsque tu gagnes un match tandis que le ciel s'assombrit après une défaite».

D'accord, on annonce du temps ensoleillé pour la semaine à venir alors que les Hurricanes de la Caroline seront les prochains visiteurs au Centre Bell.

Le retour de Ryan O'Byrne

L'arrière Ryan O'Byrne a pratiqué en compagnie de Mathieu Carle, hier, tandis que les autres duos étaient les mêmes que lors du revers à Nashville: Roman Hamrlik et Jaroslav Spacek, Marc-André Bergeron et Jay Leach ainsi que Paul Mara et Josh Gorges.

Blessé au genou gauche lors du deuxième match de la saison, O'Byrne espère bien revenir au jeu mardi soir: «J'attends la permission des médecins. Cela fait deux semaines que je patine et je me sens prêt à revenir. On avait parlé de huit semaines à l'écart du jeu. Cela faisait six semaines, samedi soir. Je suis heureux d'avoir retranché du temps à cette période de convalescence».

O'Byrne devra toutefois jouer avec une orthèse au genou gauche, mais il affirme que l'appareil ne lui cause aucun problème: «Je patine à l'aise avec ce protecteur. D'ailleurs, je me suis même posé la question à savoir si je ne devrais pas porter ce genre d'appareil sur les deux genoux».

Si O'Byrne est prêt à revenir au jeu, on doit souligne deux absents lors de l'entraînement à Brossard: Brian Gionta et Max Pacioretty. Gionta devra rencontrer les médecins aujourd'hui lui qui semble être blessé à un pied. Il ne faudrait pas se surprendre s'il rate encore le prochain match.

Finalement, Jacques Martin a profité de sa réunion au centre de la patinoire à la fin de l'entraînement pour signaler à ses joueurs que cela sera congé aujourd'hui. Ils le méritent bien puisqu'ils ont travaillé pendant 65 minutes, hier.

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Latendresse : «J'ai gardé le moral»

Il était 18 heures 30 à Nashville et Guillaume Latendresse se reposait dans sa chambre d'hôtel à quelques pas du Sommet Center lorsque le téléphone a sonné pour l'avertir qu'il jouerait contre les Prédateurs.

«Je dormais encore dans ma chambre puisque je ne devais pas jouer. L'entraîneur m'avait avisé le matin que je ne jouerais pas en soirée», a précisé Latendresse qui a remplacé in extremis Brian Gionta.

«Je n'ai même pas participé à la séance de réchauffement d'avant-match. Cela faisait vraiment bizarre puisque ce n'est pas une situation usuelle. Dans les circonstances, je savais bien que je n'allais pas jouer énormément. Mais la situation m'a donné un regain d'énergie. Je n'avais rien à perdre et j'étais plus détendu», a admis Latendresse qui a tout de même joué pendant 7:54 minutes.

Et quelle avait été sa réaction en apprenant le matin qu'il serait retranché de la formation pour la première fois de la saison: «J'ai gardé le moral».