Max Pacioretty est sur le point d'atteindre le cap des 40 buts marqués cette saison. Tant chez les partisans que dans l'entourage du Canadien, ce chiffre magique est sur à peu près toutes les lèvres par les temps qui courent. Toutes, sauf celles du principal intéressé.

Le numéro 67 du Tricolore, nommé troisième étoile de la semaine dernière dans la LNH, répète à qui veut l'entendre qu'il n'a que faire de ses statistiques personnelles. L'attaquant préfère de loin se concentrer sur la saison qui s'achève. Et les séries éliminatoires qui arrivent.

«J'essaie d'aider cette équipe à gagner. Si je suis en mesure de le faire sur le plan du pointage, c'est un sentiment valorisant. Mais il y a d'autres façons de contribuer», a-t-il indiqué au terme de l'entraînement de l'équipe, hier à Brossard.

Chaque fois qu'on aborde avec lui la question de sa fiche, l'attaquant, qui a réussi vendredi son troisième tour du chapeau de l'année contre les Sénateurs d'Ottawa, ne tarde pas à réitérer que ses succès s'expliquent d'abord par le travail qu'il a effectué pour améliorer ces autres facettes de son jeu.

«Les gens regardent les marqueurs et croient que ce sont des joueurs unidimensionnels. J'essaie de briser ce moule. J'essaie d'être davantage un joueur d'équipe», poursuit-il, tout en rappelant qu'il porte désormais un A sur son chandail à l'occasion.

Le premier en 20 ans?

N'empêche, ça fait un bail qu'un joueur du Canadien n'a pas réussi 40 buts la même année. Le dernier à avoir atteint ce plateau s'appelle Vincent Damphousse, et c'est arrivé il y a 20 ans, lors de la saison 1993-1994.

À cette époque, les marqueurs de 40 buts et plus étaient souvent légion dans le circuit. De nos jours, on finit la plupart du temps par les compter sur les doigts d'une seule main.

Cette saison, les 39 filets que Pacioretty a inscrits jusqu'ici le placent au troisième rang des meilleurs compteurs, à égalité avec Joe Pavelski, des Sharks de San Jose. Seuls Alexander Ovechkin (49) et Corey Perry (42) le devançaient au moment d'écrire ces lignes.

«Quand tu veux te comparer aux autres joueurs, tu regardes combien de fois ils ont gagné la Coupe Stanley, et non combien de buts», lance-t-il.

Pas besoin de jouer fâché

Chose certaine, la brillante séquence en attaque de Pacioretty contraste fortement avec son début de saison laborieux, marqué par une blessure et un long passage à vide. D'aucuns diront que son réveil coïncide avec celui de son bon ami David Desharnais, dont la léthargie a déjà été décortiquée en long et en large.

Un journaliste a d'ailleurs demandé à Pacioretty s'il a tendance à mieux jouer lorsqu'il est en colère, faisant ainsi allusion au fait qu'il s'était porté avec vigueur à la défense du centre québécois au moment où ce dernier s'enlisait et faisait l'objet de critiques de plus en plus virulentes.

«Je ne donnerai jamais à un membre des médias qui me critique la satisfaction de prendre le crédit pour mes résultats et la façon dont je joue, a-t-il rétorqué en riant. Je suis ici pour aider mon équipe à gagner. Je ne joue pas choqué du tout. J'essaie toujours de jouer de la bonne façon.»

On peut malgré tout parier qu'il ne sera pas choqué s'il finit par marquer ce fameux 40e but.

L'attaquant Max Pacioretty, du Canadien, a été nommé, hier, la troisième étoile de la semaine dernière dans la LNH. L'attaquant Taylor Hall, des Oilers d'Edmonton, a reçu la première étoile de la semaine tandis que la deuxième étoile est allée au gardien Semyon Varlamov, de l'Avalanche du Colorado.

Au cours de la semaine, Pacioretty a inscrit quatre buts et deux aides en trois rencontres. Il a aidé le Canadien à se forger une avance de quatre points sur le Lightning de Tampa Bay au deuxième rang de la section Atlantique. Après avoir été blanchi de la feuille de pointage mardi dans un revers de 3-1 contre le Lightning, Pacioretty a récolté cinq points, un sommet personnel, dans une victoire de 7-4 contre les Sénateurs d'Ottawa, vendredi. Il a ensuite terminé sa semaine en marquant un but dans un gain de 5-3 contre les Red Wings de Detroit, samedi. Face aux Sénateurs, Pacioretty a réussi son troisième tour du chapeau de la campagne en plus d'inscrire son 11e but gagnant, un sommet dans le circuit Bettman. De son côté, Hall a récolté deux buts et sept aides en quatre matchs, aidant les Oilers à ajouter deux victoires à leur total. Premier choix lors du repêchage de la LNH en 2010, Hall occupe le septième rang des compteurs avec 77 points.

Pour sa part, Varlamov a compilé un dossier de 3-0-1, une moyenne de 1,42, un taux d'efficacité de ,950 et un jeu blanc. Le Russe de 25 ans domine la LNH avec 40 victoires cette saison, ce qui lui a permis d'égaler un record d'équipe établi par son entraîneur actuel, Patrick Roy, en 2000-2001.