Après s'être offert un match de trois points samedi après-midi, Lars Eller ne s'attendait certainement pas à camper un rôle au sein du quatrième trio. C'est pourtant ce qui est arrivé lors du match de dimanche au Centre Bell, contre les Sénateurs d'Ottawa.

La veille, Eller avait réussi ses premiers points de la saison lors du match contre les Sabres de Buffalo. Une performance d'un but et deux passes qui allait assurément lui permettre de retrouver une place de choix dans l'alignement montréalais.

Mais Max Pacioretty est revenu plus vite que prévu, et Eller a dû se contenter d'une place dans le dernier trio.

«Je ne sais pas si on peut dire qu'on a un premier trio, un deuxième ou un troisième, a expliqué Eller. Avec notre équipe, je ne sais pas si on peut placer les trios dans une catégorie comme ça. Nous avons de bons trios, beaucoup de profondeur, et c'est la clé du succès pour nous.»

Bien sûr, on peut parler toute la journée de profondeur, faire remarquer à quel point c'est un «beau» problème pour l'entraîneur Michel Therrien que d'avoir tous ces attaquants sous la main. Le principal intéressé reconnaît tout de même qu'il préférerait une place dans un autre trio.

«C'est sûr, n'importe qui aimerait mieux jouer au sein du premier trio, du deuxième ou du troisième... Mais je dirais que c'est le temps passé sur la glace qui en dit plus long. Je ne vais pas me mettre à bouder parce que je joue avec les gars du quatrième trio. Je dois aborder chaque match avec la même intensité et la même énergie, même si je suis un membre de notre quatrième unité.»

Reste à voir si Eller tolérera cette situation bien longtemps. On présume qu'un joueur comme lui, jadis premier choix des Blues de St. Louis, ne s'amusera pas bien longtemps à patiner avec les gars du quatrième trio.

«Mais les choses peuvent changer rapidement, répond-il sans hésiter. C'est une longue saison, même si celle-ci sera plus courte que les autres... Il peut y avoir des blessés, des circonstances différentes. Quand on veut améliorer son sort, il faut être meilleur que ceux qui nous devancent dans l'alignement du club. Il y a beaucoup de concurrence parmi notre groupe cette saison, et c'est certainement une bonne chose.»

Eller a remarqué que Tomas Kaberle et son salaire de plus de quatre millions ont été laissés de côté dimanche après-midi. «Ça prouve un peu le genre de profondeur qu'on possède quand un défenseur de cette qualité est écarté de la formation. Je sais ce que c'est, j'ai moi aussi dû sauter mon tour.»

L'attaquant danois ne sait trop ce qui l'attend pour le match de demain soir, au Centre Bell, contre des Bruins de Boston qui s'amènent en ville avec la meilleure fiche de l'Association de l'Est. Les Bruins n'ont subi qu'une seule défaite cette saison en temps réglementaire.

L'entraînement de ce matin à Brossard pourrait nous donner des indices quant à la stratégie utilisée par Michel Therrien en vue de ce défi.

En attendant, Eller joue la carte de la patience. «J'ai été spectateur il y a une semaine, ensuite membre du premier trio, ensuite membre du quatrième trio... On ne sait jamais ce qui peut arriver.»