Même si Erik Cole pourrait envisager la retraite cet été, il n'y a aucune raison de s'inquiéter de son rendement sur la patinoire d'ici là. C'est ce qu'assurent le principal intéressé et Michel Therrien.

Cole a provoqué une petite tempête, la semaine dernière, quand il a laissé entendre qu'il pourrait renoncer aux deux dernières années de son contrat, la saison prochaine et la suivante. Il a évoqué des raisons familiales ainsi que la nouvelle convention collective, qui révise à la baisse les termes financiers des contrats déjà signés, dont le sien.

Mais sa franchise du moment ne créera pas des remous dans le vestiaire, a assuré l'entraîneur du Canadien, mardi, après la troisième journée du camp d'entraînement du club montréalais. Therrien en est tellement certain qu'il n'a même pas cru bon d'en discuter avec son vétéran attaquant.

«Avant de vouloir lui en parler, je voulais voir comment l'individu allait se comporter, et je ne sens aucun besoin de m'asseoir avec lui, a souligné l'entraîneur avec emphase. Je regarde son attitude, la manière qu'il travaille et le sourire qu'il a au visage, et aussi comment il cherche à se comporter... Présentement, il est un excellent meneur. J'ai appris à le connaître pour autre chose que ses performances sur la glace et laissez-moi vous dire qu'il a une très belle attitude.

«Si je voyais un gars arriver la tête entre les deux jambes, je lui dirais 'viens prendre un café, on va jaser'. Mais ce n'est pas le cas. S'il en a inquiété quelques-uns, et bien moi, qui vis avec lui tous les jours, il ne m'inquiète pas du tout.»

«Si je continue de jouer, il n'y a aucun doute que c'est ici à Montréal que je veux continuer à jouer, a de son côté commenté Cole. Après la saison que nous avons connue l'hiver dernier, et après avoir été blessé tout l'été, ç'avait miné mon moral. Mais le fait d'être de retour avec les gars, maintenant, ramène le sentiment d'excitation de jouer au hockey.

«Présentement, je veux juste me concentrer sur mon désir de connaître une bonne saison, et m'amuser en le faisant, a ajouté Cole. Si nous remportons des matchs et que nous jouons comme nous en sommes capables, il n'y aura pas de meilleure ville que Montréal où jouer au hockey. Il n'y a rien qui s'y compare quand ça va bien. Pour l'instant, mon but est de venir à l'aréna chaque jour et de travailler fort, de faire mon boulot, et revivre ces bonnes sensations qui te donnent le goût d'être avec les gars et de jouer à ton plus haut niveau.»

Cole a constaté qu'en communiquant ainsi ses différentes impressions sur différents dossiers - sur l'avenir scolaire de sa fille et sur la nouvelle convention collective, notamment - en même temps, cela a donné l'impression que la situation était plus dramatique qu'elle ne l'est en réalité.

«Je peux comprendre pourquoi les gens se posaient des questions s'ils l'ont perçu de cette façon. Mes sentiments étaient davantage attribuables à ce long congé forcé, et au fait que j'ai été blessé pendant tout l'été. Ce genre de situation finit par t'avoir à l'usure, a expliqué l'ancien des Hurricanes de la Caroline. Au fond, il y a bien plus de facteurs en jeu que les gens pensent.

«C'est vrai que si la saison au complet avait été annulée, mes sentiments (négatifs) auraient probablement duré, a par ailleurs reconnu Cole. Mais en ayant cette occasion de revenir à l'aréna avec les gars et de recommencer à jouer, les aspects plaisants du hockey sont revenus à l'avant-plan.»