Erik Cole est l'un des rares joueurs du Canadien qui ait déjà vécu l'humiliation de terminer dernier de son association. En 2002-2003, les Hurricanes de la Caroline ont connu une saison de misère en terminant le calendrier avec six défaites consécutives et le pire différentiel de la LNH (-69).

Mais même cette triste saison n'arrive pas à la cheville de celle qu'il a vécue cette année.

«J'en reparlais avec des gens à la maison la semaine dernière (à Raleigh) et je leur disais que ce qu'il y a eu de plus frustrant cette année, c'est que j'ai joué tous les matchs», a confié Cole, qui a atteint cette saison un sommet en carrière avec 35 buts et égalé son meilleur total de points (61).

«Il y a eu plusieurs saisons difficiles en Caroline, où j'ai été blessé et où je n'ai pas été constamment autour de l'équipe. Maintenant, je sais ce à travers quoi sont passés les gars qui ont joué 82 matchs.

«Je pensais autrefois que c'était pire de rester sur les lignes de touche sans être capable de contribuer. Mais je crois maintenant que c'est plus dur d'être sur la glace tous les soirs et réaliser qu'on ne fait pas la différence.»

Pourtant, Cole n'aurait pu en faire davantage. Il en a donné pour son argent au Canadien en étant entre autres l'inspiration du premier trio et le meilleur marqueur de l'équipe en supériorité numérique.

«J'ai essayé de le convaincre de se joindre à moi pour les Championnats du monde et qu'il joue sur l'aile droite de mon trio, mais je respecte le fait qu'il veuille récupérer», a confié Max Pacioretty, qui a reçu une invitation de l'équipe américaine il y a environ trois semaines.

L'ailier de 33 ans a en outre fait preuve d'un leadership incontestable cette saison. Encore samedi, il a encouragé Randy Cunneyworth à envoyer Brad Staubitz dans la mêlée après que les Maple Leafs eurent retiré leur gardien.

Le redresseur de torts du CH a répondu à l'appel en marquant dans un filet désert. Il s'agissait de son premier point de la saison, inscrit à son 62e match de l'année. C'est ce but-là qui a mis fin à la saison du Tricolore. Ça a permis de finir dans la joie, mais si Cole se fie à ce qu'il a vécu avec les Hurricanes en 2002-2003, le souvenir n'est pas prêt de s'effacer.

«Au début de la saison suivante, on arrive avec une attitude rafraîchie parce que c'est un nouveau départ. Mais en même temps, on veut garder le souvenir de cette saison-là avec nous et s'en servir comme motivation. On traîne cette déception-là avec nous pour nous aider, quand on voit poindre certaines situations, à en changer l'issue.»

Outre Cole, Tomas Kaberle et Peter Budaj avaient également vu leur équipe terminer dernière de leur association.

Ils sont beaucoup plus nombreux aujourd'hui.