On s'en doutait, mais ça prenait le diagnostic du docteur David Mulder pour le confirmer: Carey Price souffre d'une commotion cérébrale et sa saison est officiellement terminée.

Le service des relations publiques du Tricolore a reconnu avoir induit les médias en erreur en indiquant que la collision entre Price et David Desharnais s'était produite jeudi dernier, le matin même où Geoff Molson annonçait le congédiement de Pierre Gauthier.

Des images de la SRC ont révélé que le choc aurait plus tôt eu lieu le 20 mars. Si c'est bel et bien ce qui a causé la commotion cérébrale de Price, cela voudrait dire que le gardien de 24 ans a disputé quatre matchs avant d'avertir le thérapeute Graham Rynbend, dimanche, de sa situation.

Il aurait alors couru un risque énorme durant ces quatre rencontres.

«Lorsqu'un athlète comme Carey Price revient au jeu malgré une commotion, son cerveau est plus fragile, précise Dave Ellemberg, professeur au département de kinésiologie de l'Université de Montréal. La commotion a créé une cascade au niveau chimique et au niveau de la pression sanguine qui fait qu'un impact qui, en temps normal ne causerait pas de commotion, pourrait en causer une autre.»

«Pendant des années, les joueurs ont joué en dépit de commotions cérébrales», rappelle Blaine Hoshisaki, de l'École des sciences de l'activité physique de l'Université d'Ottawa.

«C'est possible de jouer malgré une commotion, mais cela rend le joueur vulnérable à ce qu'on appelle le syndrome de second impact, qui peut devenir mortel même lors d'un impact mineur.»

Une commotion et rien d'autre

Les médecins ne diagnostiquent plus une commotion cérébrale à partir des premiers symptômes observés sur la touche. Car selon Blaine Hoshisaki, certains symptômes de commotion cérébrale peuvent s'estomper après trois jours et laisser la place à de nouveaux qui surgissent.

En revanche, note Dave Ellemberg, il aurait été difficile pour Price de confondre au cours de ces 10 jours les symptômes d'une commotion cérébrale avec quelque chose d'autre. Une grippe, par exemple.

«Les symptômes sont quand même distincts, rappelle ce neuropsychologue. Ils peuvent varier beaucoup d'une personne à l'autre, mais il y a généralement des maux de tête très intenses qui ne nous lâchent pas.

«Cela dit, les athlètes de haut niveau s'habituent à vivre constamment à vivre avec des maux de tête. La vitesse, la vélocité et les mises en échec mettent leur corps à dure épreuve. Sans compter qu'ils apprennent très rapidement à ne pas écouter la douleur.»

Une «légère» commotion?

Dans son communiqué, le Canadien a laissé savoir que Price souffrait d'une «légère» commotion cérébrale. Le terme est fréquent au hockey mais il est disputé par les médecins et spécialistes qui travaillent sur les commotions cérébrales.

«En 2007, le consensus des médecins et experts a été d'abolir la classification des commotions cérébrales. Il y avait eu plusieurs systèmes de gradation des commotions auparavant, mais personne n'arrivait à s'entendre. Par exemple, on croyait qu'une personne qui avait perdu conscience vivrait des séquelles plus lourds et aurait un temps de récupération plus long. Or, c'est faux.

« C'est impossible d'évaluer le temps de récupération. Il faut y aller au jour le jour. C'est pourquoi on retrouve au hockey le protocole de réévaluation et des plans de retour au jeu très spécifiques pour les athlètes.»

C'est ce protocole qui a mis fin officiellement à la saison de Carey Price mardi.