Le Canadien a soigneusement évité de prononcer les mots «commotion cérébrale», mardi, pour expliquer l'état de santé de Carey Price, qui est entré en collision avec David Desharnais pendant l'exercice de jeudi dernier.

«Il vit plusieurs choses que quelques autres gars éprouvent en ce moment, a suggéré Randy Cunneyworth, un brin hésitant. Nous traitons encore sa situation comme étant des maux de tête.

«Parfois, certains symptômes de la grippe peuvent être liés à autre chose...»

Cette fameuse «grippe» a affligé Mathieu Darche et Tomas Kaberle avant que l'on comprenne qu'il s'agissait bel et bien de commotions cérébrales. Ryan White, qu'on dit lui aussi grippé, est à l'écart depuis une semaine, soit depuis qu'il s'est fait sonner les cloches par Erik Gudbranson, des Panthers de la Floride, lors d'un combat. White s'est d'ailleurs battu 7 fois en seulement 20 matchs cette saison...

Mais Price, lui, n'a quand même pas attrapé la grippe en entrant en collision avec Desharnais!

«Quand je suis tombé sur sa tête, jeudi, je me suis moi-même fait mal, car mes côtes ont frappé son masque», a dit Desharnais.

«Carey est venu me voir après l'entraînement pour me dire à la blague que c'était à cause de moi qu'il avait mal à la tête. Je présume que ce n'est plus une blague maintenant...»

Rendez-vous avec le Dr Mulder mercredi

Price a affronté les Rangers de New York, vendredi, en dépit de ses symptômes.

«Le lendemain d'un match, je dirais que 90% des joueurs se réveillent avec un mal de tête, a soutenu Josh Gorges. On se sent groggy, fatigué et déshydraté et l'on se demande parfois si c'est quelque chose d'autre que des maux de tête. Mais on ne peut pas le savoir avant quelques jours.

«Parfois, les joueurs ne veulent pas en parler parce qu'ils veulent combattre ces symptômes-là et jouer quand même.»

Il était convenu que Peter Budaj soit d'office, samedi soir à Washington, puis l'équipe a eu congé dimanche.

Ce n'est donc que lundi que Price a confié à Cunneyworth qu'il ressentait certains symptômes.

«J'ai été mis au courant de la situation après certains d'entre vous, a dit Cunneyworth aux journalistes. Ce n'est qu'en revenant au travail après le congé que j'en ai été informé.»

Depuis, Price continue d'être évalué par les médecins de l'équipe et doit rencontrer mercredi le docteur David Mulder.

Éviter si possible le protocole

Entretemps, le Canadien veut éviter de prononcer les mots «commotion cérébrale» afin de ne pas être forcé d'enclencher un protocole prévu par la LNH.

«Nous voulons suivre le protocole si c'est bien ce dont il souffre, mais c'est un long processus», a indiqué Cunneyworth, qui dit ne pas vouloir sauter aux conclusions.

«Mais nous n'allons maltraiter personne et ne nous voulons pas non plus de mauvais diagnostic. Nous avons besoin de plus de temps.»

Le protocole lié aux commotions cérébrales prévoit un repos minimal de sept jours au terme desquels le joueur doit passer avec succès une série de tests. Or, avec seulement trois matchs à jouer en moins de sept jours, on peut se demander ce que le Tricolore et Price lui-même auraient à gagner à viser un retour d'ici la fin du calendrier régulier.

«On va avoir une saison morte un peu trop longue à notre goût, a rappelé Mathieu Darche. Personne n'a besoin de s'inquiéter.»

Peter Budaj sera devant le filet contre le Lightning de Tampa Bay, mercredi soir, et il sera secondé par Robert Mayer, fraîchement rappelé des Bulldogs de Hamilton.

«Je ne souhaite de mal à personne, surtout pas à Carey, mais je suis content de pouvoir entamer des matchs, a soutenu Budaj. Je n'en ai pas joué beaucoup cette année, mais Carey a tellement bien joué...»