Georges Laraque n'a peut-être pas le droit de vote aux États-Unis, ça ne l'empêchera pas de suivre avec intérêt, ce soir, le déroulement des élections américaines.

L'homme fort du Canadien se range résolument du côté du démocrate Barack Obama, et pas seulement à cause de la couleur de la peau.«Le régime Bush doit changer, insiste Laraque. Qu'il soit question d'économie ou du bien-fondé de la guerre, on n'a qu'à voir la perception des États-Unis dans le reste du monde pour voir qu'ils ont besoin de changement.

«Et je pense qu'Obama va amener une attitude différente.»

Selon le colosse de 31 ans, le fait qu'Obama cogne aux portes du pouvoir est un témoignage probant des percées dans la lutte pour les droits civils aux États-Unis.

«Quand on pense qu'il y a 30 ans, les Noirs s'assoyaient à l'arrière de l'autobus, ça montre à quel point il y a eu des progrès, estime Laraque.

«Ça donne l'exemple ainsi qu'une énorme motivation à ceux qui ont envie de faire quelque chose. Autrefois, on pouvait dire: je ne peux pas faire ceci ou cela, il y a trop de racisme. Mais avec l'élection d'Obama, cette excuse-là ne tiendra plus.»

Laraque croit quand même que si Obama avait été Blanc, l'issue du scrutin serait sans appel. Puisque Obama est Noir, dit-il, l'élection risque d'être plus serrée, mais cela ne changera pas pour autant le résultat final.

«Mais je m'inquiète surtout des attentats qui pourraient arriver ensuite contre lui...» mentionne Laraque.

Il n'a pas oublié Avery

L'ascension d'Obama témoigne d'un changement de perception, mais le racisme existe encore.

Et il y en a encore au hockey.

«Il y a trois ans, Sean Avery m'a traité de singe à plusieurs reprises dans un match, rappelle Laraque. Mais les arbitres n'ont rien entendu et c'est moi qui aurais été dans le pétrin si j'avais voulu me venger.

«Mais Avery, je ne le respecterai jamais. D'ailleurs, j'ai toujours averti mon agent que je ne jouerais jamais dans la même équipe que lui.»

L'enfant terrible des Stars de Dallas a encore fait parler de lui, en fin de semaine, alors que Steve Ott et lui n'ont cessé de jouer aux chasseurs de tête contre les Bruins de Boston.

Après la rencontre, le vétéran Mike Modano s'est même dit embarrassé par la tenue de ses deux coéquipiers.

«C'est important qu'un joueur soit apprécié par ses coéquipiers, a souligné Laraque, mais dans le cas d'Avery, c'est la même chose qui se répète chaque année.

«Jamais je ne voudrais défendre un gars comme ça.»

Le p'tit Laraque?

Samedi soir, contre les Islanders, Laraque a livré un combat nul au géant Mitch Fritz, qui mesure 6'8.

«C'est le plus grand gars contre qui je me suis battu, a lancé l'homme fort du Tricolore. J'essayais juste de rester à l'écart de sa longue portée.

«Avant, j'avais l'impression d'être l'un des plus gros de la ligue, mais des gars comme Fritz, Derek Boogaard et Raitis Ivanans me font sentir comme un nain!»

Laraque a déjà jeté les gants à trois reprises cette saison, mais il reconnaît qu'il n'est pas à son mieux au plan hockey.

«Je ne me sens pas encore à 100%», a expliqué l'attaquant du Canadien, qui était aux prises avec une mystérieuse blessure à l'aine.

«Disons que je ne suis pas le genre de gars qui peut se permettre de passer tout un camp d'entraînement sans jouer un seul match...»