Les évaluations physiques ont confirmé ce que tout le monde savait déjà : Saku Koivu et les autres vétérans du Canadien sont en grande forme. Comme les nouveaux venus Alex Tanguay, Robert Lang et Georges Laraque. Comme les jeunes qui rêvent de se joindre à une équipe déjà ficelée.

«Pour être capable de suivre le rythme des plus jeunes», Alex Kovalev a perdu une dizaine de livres et il est débarqué au camp avec une coupe de cheveux de jeune premier.

Épuisé physiquement et mentalement en séries éliminatoires le printemps dernier, Carey Price a laissé 28 livres dans l'Ouest du pays et c'est sous la barre des 200 livres qu'il sautera sur la patinoire ce matin.

Mais plus que la forme physique affichée par tous les joueurs du Tricolore, c'est la confiance affichée hier qui retenait plus encore l'attention. Une confiance qui tranchait avec les doutes qui minaient le Canadien il y a un an.

«À mes deux premières année à Montréal, le Canadien comptait sur de très bonnes équipes sur papier et sur patins. Celle-ci est meilleure à mes yeux en raison de notre jeunesse et du potentiel que nous affichons», a lancé le capitaine Saku Koivu.

«C'est sans doute la meilleure équipe au sein de laquelle je me retrouve depuis que je suis arrivé à Montréal il y a 10 ans», a déclaré Francis Bouillon.

«Les camps d'entraînement s'ouvrent autour de la LNH et c'est évident que chaque équipe croit qu'elle a des chances de gagner. Tout reste à faire et il faudra produire une fois sur la patinoire, mais il n'y a aucun doute à mes yeux que nous avons les outils nécessaires pour nous rendre jusqu'au bout», a ajouté Mike Komisarek.

Prédictions bafouées

Contrairement aux prédictions selon lesquelles le Canadien ne participerait pas aux séries l'an dernier, celles de cette saison sont beaucoup plus optimistes.

«En faisant mentir tout le monde l'an dernier, nous avons réalisé un exploit qui nous servira cette saison. Nous avions des doutes nous aussi à l'automne. Mais nous avons su prendre les moyens pour jouer en équipe et surmonter nos doutes», a soutenu Francis Bouillon hier.

«L'expérience acquise par les jeunes les servira cette saison. Il n'y a rien de plus beau que de gagner la coupe Stanley. Je le sais, car je l'ai gagnée à New York. Mais la gagner à Montréal, ce serait inégalable comme sensation. Et le faire en cette année du centenaire, ce serait mieux encore. Je ne dis pas que les joueurs seront meilleurs en raison de cet anniversaire, mais ce sera sans doute une source de motivation supplémentaire», a indiqué Alex Kovalev.

Laissant à Guy Carbonneau le soin de composer ses trios, Kovalev a reconnu qu'il verrait d'un bon oeil une association avec Robert Lang, son ancien compagnon de trio à Pittsburgh.

«C'est un excellent joueur de hockey avec qui j'ai déjà connu du succès. Mais ce n'est pas moi qui déciderai», a indiqué Kovalev.

À sa dernière année de contrat, le costaud attaquant russe a refusé de promettre une autre saison de 80 points. «Est-ce que ce sera 80, 90 ou 100, je ne sais pas. Mais je vais faire tout ce qu'il faudra pour connaître du succès.»

Avec le départ de Mark Streit, Kovalev se porterait-il candidat pour aller patrouiller la pointe droite lors des attaques massives? Une attaque massive qui a donné 90 buts au Tricolore l'an dernier, la meilleure de la LNH.

«Je vais jouer où et avec qui on me dira de jouer. Je sais une chose toutefois. On se demandait qui remplacerait Sheldon Souray l'an dernier et nous l'avons remplacé en avantage numérique. On trouvera une solution encore cette année.»

Talent et cohésion

Même si le Canadien s'entraînera pour la toute première fois à Pierrefonds ce matin - l'entraînement public se déroulera au Sportplexe 4-glaces aujourd'hui et demain - Francis Bouillon est déjà impressionné par la qualité du jeu dont il a été témoin.

«Ça fait une semaine qu'on est réunis et je n'en reviens pas de la cohésion sur la patinoire. Les passes sont précises, les gars ont les réflexes aiguisés. Nous sommes vraiment prêts et ça paraît. C'est vraiment encourageant. Nous avons de l'expérience, du talent et de la profondeur. Plus qu'on n'en a jamais eu au cours des 10 dernières années», a conclu le solide défenseur.