On ne pourra pas reprocher aux Finlandais de ne pas avoir tout tenté pour sauver leur honneur au Championnat mondial junior. Après avoir eu la confirmation qu'ils allaient se retrouver en relégation, l'état-major de l'équipe a décidé de congédier l'entraîneur-chef Jukka Rautakorpi et ses adjoints pour confier les rênes à Jussi Ahokas.

Si cette décision peut sembler surprenante à première vue, elle est tout de même logique puisqu'il était déjà acquis avant le début du tournoi qu'Ahokas serait l'entraîneur de la formation des moins de 20 ans, l'an prochain. Et comme les champions en titre risquent maintenant de glisser en première division, aussi bien se mettre au travail dès maintenant.

Mais cet appel a quand même surpris le principal intéressé, qui avait fait le voyage avec la Fédération finlandaise simplement afin d'observer ses futurs protégés. Même qu'il a dû emprunter des patins appartenant à un membre de l'organisation du Canadien de Montréal pour diriger son premier entraînement, samedi matin.

«C'est toujours surprenant quand un entraîneur se fait congédier. Ce n'est jamais une bonne chose», a-t-il expliqué en précisant qu'il avait reçu l'appel tard vendredi soir.

Le nouvel entraîneur dispose désormais de très peu de temps pour apporter les correctifs nécessaires en vue de la série de relégation au meilleur de trois matchs face à la Lettonie, qui s'amorcera lundi au Centre Bell. La Finlande (0-0-0-3) disputera un match sans enjeu contre la Suisse (0-2-0-1), samedi, et devrait tenir un entraînement, dimanche.

Sans vouloir s'avancer sur les changements qu'il allait tenter d'imposer au cours des prochains jours, Ahokas souhaite évidemment voir son attaque débloquer, elle qui n'a inscrit que quatre buts à ses trois premiers matchs.

«Nous avons une chance de nous renouveler, d'afficher une bonne énergie et de jouer un style un peu plus actif, a-t-il déclaré. L'équipe doit être forte dans cette épreuve. J'ai eu des rencontres individuelles avec tous les joueurs hier soir pour discuter de ce qui n'allait pas, et nous avons aussi abordé la manière dont nous voulions jouer.»

Déjà, la formation fait face à de sévères critiques en Finlande, où elle a été couronnée championne pas plus tard que l'année dernière. S'il fallait que le pays devienne le premier à être relégué un an après avoir remporté l'or, nul doute que ce tournoi serait qualifié de catastrophe de l'autre côté de l'Atlantique.

«Le hockey est très important en Finlande, et c'est un peu le côté négatif, a dit Ahokas. C'est la même chose qu'avec le Canada. S'il ne connaît pas de succès, c'est une véritable chasse aux sorcières.»

Les trouble-fêtes

Ce revirement de situation inattendu est en partie dû aux impressionnantes prestations de deux équipes négligées dans le groupe A, soit la Suisse et le Danemark (1-1-1-1).

Les Danois ont d'ailleurs porté un coup dur aux espoirs des Finlandais en l'emportant 3-2, mardi. La troupe d'Olaf Eller a connu sa meilleure prestation au Mondial junior en récoltant pas moins de six points au classement.

«La Finlande ne participera pas à la ronde éliminatoire pour différentes raisons, mais entre autres parce qu'elle a perdu contre nous. Donc, je ne suis pas trop déçu», a déclaré Eller avec un sourire en coin, vendredi.

«Si on nous avait dit en quittant le Danemark que nous terminerions avec six points, nous les aurions sans doute pris. Ce sont de petits pas dans la bonne direction pour le hockey danois.»

Tandis que la Suède (4-0-0-0) est assurée de terminer au sommet du groupe, l'ordre des trois dernières positions donnant accès à la ronde éliminatoire reste à être déterminé. Avec sa défaite de 5-2 contre la Suède, samedi, la République tchèque (1-0-2-1) ne peut terminer plus haut qu'au troisième échelon.

La Suisse, qui avait évité la relégation l'an dernier, a surpris la République tchèque mardi avant de confirmer sa place en quarts de finale avec une victoire de 5-4 en tirs de barrage contre le Danemark, vendredi. Elle peut encore espérer conclure au deuxième rang si elle bat la Finlande en soirée.