Quitter la Ligue américaine pour retourner à la Ligue de hockey junior majeur du Québec éloigne-t-il vraiment un entraîneur de la LNH?

On serait porté à le croire, mais la décision de Benoît Groulx de démissionner de son poste chez les Americans de Rochester l'été dernier pour revenir avec les Olympiques de Gatineau pourrait être payante en fin de compte.

Contre toute attente, les Olympiques ont atteint la finale de la LHJMQ, mardi soir, en remportant le septième match contre les Remparts de Québec au Colisée Pepsi. Ils tiraient de l'arrière trois matchs à un.

Ils avaient également comblé un déficit de 2-0 contre les puissants Voltigeurs de Drummondville dans la ronde précédente.

«La Ligue nationale n'occupe pas mes pensées en ce moment», a répondu Benoît Groulx au bout du fil, quelques heures avant la défaite des Olympiques devant les Sea Dogs de Saint John, 2-1, hier soir. «Je suis revenu avec les Olympiques pour des raisons bien précises et j'ai d'ailleurs dit à mes joueurs dans le temps des Fêtes que leur façon de jouer et de se comporter à l'extérieur de la patinoire me rendait fier et me réconfortait dans mon choix d'être revenu au niveau junior. Je revenais au sein d'une organisation que je connaissais, pour travailler avec un groupe de joueurs qu'on m'avait vanté et aujourd'hui, je suis très heureux d'être avec eux.»

Groulx était passé des Olympiques aux Americans de Rochester, dans la Ligue américaine, à l'invitation de Jacques Martin, alors DG des Panthers de la Floride. L'actuel entraîneur du Canadien cherchait un homme pour diriger son club-école et il s'était tourné vers un entraîneur avec qui il avait des affinités. Mais quelques années plus tard, Groulx partait parce qu'il ne s'y retrouvait plus au sein d'une organisation qui a beaucoup changé depuis le départ de Martin. Pour le plus grand bonheur des Olympiques...

Clermont étincelant

«Plus la série avançait contre les Remparts, plus notre gardien nous a donné des chances de gagner, et plus le leur a connu des ennuis, en particulier lors des sixième et septième matchs. Nous avons su aussi freiner leur avantage numérique, qui avait un taux de réussite de près de 40% depuis le début des séries. J'ai été impressionné par le bon positionnement de nos joueurs en infériorité numérique, autant la position du corps que du bâton. Et leur sens du sacrifice aussi. Nous avons forcé Québec à trouver d'autres solutions pour marquer et ils n'ont pas réussi à le faire.»

Le gardien Maxime Clermont, un choix de sixième ronde des Devils du New Jersey en 2010, a été étincelant. Groulx est heureux d'avoir su appuyer sur les bons boutons pour obtenir le maximum de rendement de sa jeune étoile.

«On n'avait pas eu ça de notre gardien de but en fin de saison; peut-être que le fait de ne pas avoir commencé les séries éliminatoires et de ne pas avoir terminé la première ronde lui a fait mal. Mais par la suite, nous avons continué de lui faire confiance même quand nous tirions de l'arrière 2-0 contre les Voltigeurs. Nous voulions lui montrer qu'il était vraiment notre homme. Je ne dis pas que c'est la décision dont on est le plus fiers, mais ça a été une façon pour nous les entraîneurs de montrer à notre gardien de but numéro un qu'on s'attendait à plus de lui. Il a montré beaucoup de caractère en répondant à notre appel.»

Et si on lui avait dit, à l'aube de la saison, qu'il atteindrait la finale à sa première année depuis son retour?

«Je savais quelles étaient les puissances: Montréal, Québec, Drummondville, Saint John, Bathurst; on avait tous une chance légitime d'aspirer au carré d'as ou à la finale. Au départ, on visait le carré d'as. De gagner en sept (contre les Remparts) après avoir tiré de l'arrière 3-1, c'est assez extraordinaire. On affronte maintenant Saint John et on a vraiment le sentiment que nos joueurs connaissent l'ampleur de la tâche. On n'a aucun complexe contre eux. On connaît nos adversaires, ça va être à nous de trouver la bonne façon de jouer contre eux.»