Les Voltigeurs de Drummondville se débrouillent très bien sans Guy Boucher.

Malgré le départ cet été de celui qui a joué un grand rôle dans l'ascension des Voltigeurs depuis trois ans, la formation de Drummondville semble encore plus dominante en ce début de saison dans la LHJMQ. Sa fiche de 13-2-0-1 le reflète bien.

Il aurait pourtant été bien normal que les joueurs des Voltigeurs connaissent une baisse de régime en début de campagne, le temps de s'acclimater à leur nouvel entraîneur Mario Duhamel. D'autant plus qu'ils ont vécu une expérience sportive et humaine exceptionnelle sous la direction de Boucher, dont les qualités comme entraîneur sont telles que le Canadien s'est vite empressé de l'embaucher pour diriger son club-école à Hamilton, tout en lui en accordant beaucoup de liberté.

«L'après-Guy Boucher, je l'ai approché avec un esprit de continuité», a indiqué Duhamel lors d'un entretien à La Presse Canadienne, le week-end dernier, à l'occasion de la visite des Voltigeurs à l'Auditorium de Verdun pour affronter le Junior de Montréal.

«Dans toute grande organisation, que ce soit les Red Wings de Detroit au hockey ou les Steelers de Pittsburgh au football, les entraîneurs passent mais la philosophie et l'identité de l'équipe ne changent pas.

«Guy a implanté quelque chose de très bien. Je voulais donc continuer, en plus de bénéficier de son héritage - c'est-à-dire la présence de joueurs qui ont appris à gagner, après avoir appris à perdre.»

Duhamel, qui a travaillé comme adjoint chez les Huskies de Rouyn-Noranda ces quatre dernières saisons, a accepté le poste parce que les valeurs de base des Voltigeurs ressemblent beaucoup aux siennes. Mais il a aussi adapté certains détails à sa façon, dans le but de permettre à l'équipe de passer à la prochaine étape. Sur la glace, par exemple, il a quelque peu modifié la façon de pratiquer l'échec-avant, ainsi que les sorties de zone.

Mais à la base, le concept d'équipe et l'approche sur la glace sont demeurés les mêmes avec Duhamel, ont indiqué les vétérans Gabriel Dumont et Philippe Lefebvre, deux espoirs du Canadien de Montréal.

«C'est sûr qu'au début, c'est une adaptation comme n'importe quoi. Quand tu changes de patron, tu changes de patron, a souligné Dumont. En ce qui concerne l'éthique de travail, la discipline et toutes les petites choses qui font la différence, Mario a la même mentalité. Donc ça n'a pas été si dur que ça de s'adapter.»

«Dès le début, Mario a eu un très bon contact avec les joueurs, la transition s'est faite super vite», a souligné Lefebvre.

«Il a vite créé des liens avec les vétérans», a renchéri Dumont, expliquant par ailleurs que si Boucher était très fort côté psychologie, Duhamel a une façon bien à lui de tâter l'état d'esprit de ses joueurs.

«Il nous parle beaucoup mais sans faire de réunion comme telle, sans trop que tu t'en rendes compte, en te parlant cinq minutes dans le corridor avant le match, ou dans l'autobus, au restaurant. Il a un très bon contact avec son équipe.

«Mario a des gros souliers à remplir, c'est vrai, mais je suis confiant qu'il va bien les remplir», a ajouté Dumont.

Le noyau est resté

Le départ en trombe des Voltigeurs est d'autant plus étonnant qu'ils ont perdu plusieurs joueurs importants, dont Dmitry Kulikov, retenu par les Panthers de la Floride, Yannick Riendeau, qui appartient à l'organisation des Bruins de Boston, Dany Massé, qui joue pour les Bulldogs de Hamilton, et Mike Hoffman, échangé aux Sea Dogs de Saint-Jean.

«On a perdu nos six premiers gars qui jouaient sur le jeu de puissance la saison dernière, a souligné Duhamel. On est un peu plus défensif dans notre approche. Mais on n'a pas perdu notre identité, parce que notre noyau composé de joueurs de caractère est resté intact.»

«Ce sont tous des gars qui ont du leadership, donc ils peuvent tirer les nouveaux dans le même sens», a indiqué Lefebvre.

«Au lieu de gagner nos matchs 6-1, cette année on les gagne peut-être 3-1, mais on récolte les deux points quand même», a souligné Dumont.