Les Blackhawks de Chicago sont en voie de soulever la Coupe Stanley et peuvent concrétiser la chose en remportant le sixième match sur la patinoire adverse.

Non, nous ne sommes pas en 2010.

Les Bruins de Boston sont à la traîne 3-2 en finale et doivent remporter le sixième affrontement chez eux s'ils veulent espérer gagner la Coupe.

Nous ne sommes pas en 2011 non plus!

C'est tout de même étonnant que les scénarios auxquels sont confrontées les deux équipes se répètent alors qu'elles tentent de remporter leur deuxième titre en peu de temps. Ça explique un certain sentiment de déjà-vu, surtout du côté des Hawks.

«Le sentiment est semblable puisqu'on a égalé la série 2-2, on a pris les devants à domicile et qu'on retourne sur la route pour le sixième match, a convenu Patrick Sharp. Mais il faut se méfier des Bruins. Ils étaient en déficit 3-2 il y a deux ans et ont remporté deux matchs de suite pour tout rafler à Vancouver. 

«On sait que cette équipe-là est capable de revenir.»

Selon Patrick Kane, l'auteur de sept buts à ses sept derniers matchs, c'est le fait que la profondeur soit demeurée le principal atout des Hawks qui invite autant à la comparaison.

«En 2010, nous avions des joueurs relativement inconnus qui s'étaient fait un nom en saison régulière, mais aussi en séries, a dit Kane. La même chose se produit cette année. L'état-major a fait du bon travail de repêchage et de développement. Après avoir perdu 10 ou 11 joueurs suivant la Coupe, ça représente un beau succès.»

Un joueur comme Dustin Byfuglien, par exemple, a été sacrifié par les Hawks après la saison 2010, mais Bryan Bickell a été en mesure d'avoir un impact offensif et physique semblable au sien en séries. 

C'est peut-être le parcours en saison régulière des Hawks qui diffère le plus de 2010. Non pas que leur fiche cette année-là ait été décevante - loin de là -, mais la plus récente saison régulière constitue à toutes fins utiles un sans-faute. Il ne pouvait y avoir de meilleure façon de commencer la saison que de disputer 24 matchs sans défaite en temps réglementaire!

«Ça a été une année plaisante, a convenu l'entraîneur-chef Joel Quenneville. On n'aurait pas pu croire que ce qui s'est produit en début de saison se prolonge aussi longtemps. Nous avons aussi atteint nos objectifs en réduisant notre nombre de buts alloués, en améliorant de beaucoup notre infériorité numérique et aussi notre attaque à cinq à certains moments.

«En plus, on est entré en séries sur une bonne note. Rendu là, cependant, on a eu des hauts et des bas...» 

Des Bruins «désespérés» et «nerveux»

De savoir qu'ils ont déjà été en pareille posture, il y a deux ans, et qu'ils ont quand même réussi à remporter la Coupe Stanley pourrait servir de source d'inspiration aux Bruins.

Mais qu'on ne se trompe pas: tout cela semble bien loin. C'est l'instinct de survie qui prévaut en ce moment.

«Nous sommes désespérés en ce moment, a admis Brad Marchand. On doit réaliser ce qui est à l'enjeu. Nous devons profiter de l'opportunité qui se présente à nous, car on ne sait pas quand elle se présentera à nouveau.»

«N'importe qui dans notre position serait nerveux. Mais c'est peut-être une bonne chose si cela soutire le meilleur de nous-mêmes.»

Si les Bruins ont besoin d'un réconfort tiré du tiroir à statistiques, ils doivent savoir que l'équipe à domicile a désormais une fiche de 59-26 durant les présentes séries éliminatoires. Il n'y a jamais eu autant de matchs gagnés à domicile lors d'une même année.

Bon... on se sent mieux?

«Il reste deux matchs à notre saison et nous devons les gagner tous les deux», a résumé Nathan Horton.