Jaromir Jagr a entendu la rondelle frapper le poteau et a tout fait pour contenir ses émotions. Patrick Sharp a aussi dû garder la tête froide après être passé bien près de mettre fin au match no 2 de la finale de la Coupe Stanley.

Les deux joueurs n'avaient pas le choix puisque cette série entre les Bruins de Boston et les Blackhawks de Chicago semblent particulièrement bien partagée.

Quelle est la différence entre une avance de 2-0 pour les Blackhawks et une série égale à l'approche du match no 3 de lundi soir à Boston? «Nous avons marqué un but de plus», a répondu le capitaine des Bruins Zdeno Chara.

Oui, la série finale est serrée à ce point après 186 minutes de jeu et les Blackhawks et les Bruins sont maintenant conscients de la mince marge de manoeuvre entre une victoire et une défaite.

«Personne n'a dit que ce serait facile», a déclaré le capitaine des Blackhawks Jonathan Toews. «Personne n'a dit que tout tournerait à notre avantage. Parfois, vous vous sentez vraiment bien, comme après notre victoire en troisième période de prolongation lors du match no 1, et parfois vous ne vous sentez pas bien (samedi soir). Vous devez passer à autre chose et ne pas laisser ça vous affecter.»

C'est la première fois en neuf ans que la finale de la Coupe Stanley est égale 1-1. La dernière fois remonte à 2004, quand le Lightning de Tampa Bay a éventuellement défait les Flames de Calgary en sept rencontres.

Avant la saison dernière, la dernière fois que les deux premiers matchs de la finale avaient pris fin en supplémentaire remontait à 1951. Cela rend les choses excitantes pour les partisans, mais parfois frustrantes pour les joueurs, particulièrement Jagr, qui est passé près d'inscrire le but gagnant lors des deux matchs.

«Je n'ai pas de problème avec ça. C'est un match de hockey, a dit Jagr. Ce n'est pas un problème pour moi. Évidemment, vous devez rapidement oublier tout ça et essayer de profiter de votre prochaine occasion de marquer.»

Le match no 2 a été particulièrement décevant pour les Blackhawks, non pas en raison de leur défaite en prolongation, mais puisqu'ils ont été dominants en première moitié de rencontre et qu'ils n'ont pu transformer cet avantage en une avance de plus d'un but. Quand ils croyaient y être parvenus, l'arbitre Wes McCaulley a refusé le but puisqu'il avait eu l'intention de siffler l'arrêt du jeu avant que la rondelle franchisse la ligne des buts.

«C'est frustrant quand les bonds ne vont pas de votre côté, mais c'est ça qui est ça, a dit Toews. Nous allons nous présenter sur la glace et faire la même chose et tenter de trouver un moyen de marquer.»

Même s'ils n'ont pas connu beaucoup d'ennuis en saison régulière, les Blackhawks savent à quel point il est difficile de gagner la coupe Stanley, eux qui ont réussi l'exploit en 2010. Il faut un peu de chance et de bonnes sorties de son gardien de but, deux choses que les Blackhawks ont obtenues jusqu'ici.

Il faut aussi savoir oublier rapidement une défaite décevante en prolongation. Les Bruins l'ont fait après avoir perdu le premier match en troisième période supplémentaire.

«Nous ne pouvons pas changer grand-chose, a mentionné Sharp. Vous devez digérer la défaite et passer à autre chose. Nous connaissons l'enjeu de la série et ce ne sera pas facile à Boston, mais nous croyons être prêts pour ce défi.»