Même si Martin Brodeur semble vouloir revenir devant le filet des Devils du New Jersey l'an prochain, le gardien de 40 ans n'est toujours pas convaincu que la saison actuelle soit terminée.

Bien que Brodeur reconnaisse l'énormité de la tâche qui attend les Devils en série finale de la Coupe Stanley, le triple champion de la LNH s'est déjà retrouvé dans des positions beaucoup plus précaires avec des équipes qui étaient bien moins fortes que l'édition actuelle des Devils.

L'entraîneur-chef Peter DeBoer a déclaré que les Devils ne méritent pas d'accuser un déficit de 0-3 face aux Kings de Los Angeles, qui pourraient être sacrés champions pour la première fois de leur histoire lors du match no 4 présenté mercredi soir.

«Quand tu sais que tu joues bien mais que les résultats ne sont pas là, c'est difficile, a admis Brodeur après la brève séance d'entraînement au complexe des Kings mardi. Nous avons profité de nos chances en cours de route pour nous rendre où nous sommes, mais même si nous travaillons fort (depuis le début de la série), nous n'obtenons pas les chances que nous devrions obtenir.»

Les Devils sont confrontés à la possibilité de devenir la première équipe à être balayée en série finale de la Coupe Stanley depuis 1998, mais les champions de l'Est ont réalisé à quel point cette série est néanmoins serrée.

«Je ne crois pas que nous puissions dire que nous méritons d'être au bord du précipice comme c'est le cas actuellement, a déclaré l'entraîneur qui en est à sa première saison derrière le banc des Devils. Je crois que nous avons mieux joué que ce que le résultat laisse entendre, mais c'est ça le hockey. Nous devons persévérer ici, nous accrocher et trouver des solutions.»

La concession qui était jadis connue sous le nom des Scouts de Kansas City en 1974 reconnaît qu'il sera très difficile de se tirer d'une situation aussi précaire.

Les Devils doivent maintenant espérer devenir la quatrième équipe dans l'histoire de la LNH à effacer un déficit de 0-3 dans une série pour l'emporter. Seuls les Maples Leafs de Toronto de 1942 ont réussi l'exploit en finale de la Coupe Stanley.

Les Devils ont été blanchis lors du match no 3 en dépit du fait qu'ils aient obtenu six avantages numériques, et ils ont été gardés à l'écart de la feuille de pointage deux fois au cours des trois premiers matchs de la série finale de l'Est avant d'atteindre la série de championnat de la LNH. Les Devils peuvent compter sur plusieurs joueurs offensifs de talent, et les meilleurs d'entre eux demeurent confiants qu'ils peuvent débloquer s'ils obtiennent quelques buts chanceux.

«Si tu regardes trop loin devant, tu vas te rendre compte que la côte est abrupte, a dit Patrik Elias, le meilleur marqueur de l'histoire de la concession et gagnant de deux coupes Stanley. Mais nous estimons avoir été à la hauteur dans chacun de ces matchs. Ce n'est qu'une question d'opportunisme, et nous espérons que la chance changera de côté, que nous serons chanceux, et que nous générerons plus d'opportunités de marquer.»

Fort de l'expérience qu'il a acquise, Brodeur ne peut tomber dans le négatif à outrance à propos des déboires des Devils à Los Angeles. Il est trop fier de ce que les sixièmes tête de série dans l'Est ont accompli jusqu'ici: ils ont éliminé les Panthers de la Floride, les Flyers de Philadelphie et les Rangers de New York depuis le début de leur parcours d'après-saison, ce qui est assez impressionnant pour une équipe qui avait raté la danse printanière pour la première fois depuis 1996 l'année dernière.

«Ce fut probablement ma pire saison l'an dernier, a reconnu Brodeur. Espérer accomplir ce que nous avons fait cette année serait vous mentir. Je ne m'attendais pas à ça au début de la campagne, c'est certain. Ce n'est pas amusant d'être où nous sommes en ce moment, mais je savoure le fait de pouvoir revenir sur cette scène-là.»