Il ne faut surtout pas demander à Tim Thomas s'il songe à modifier son style de jeu un peu tout croche.

Thomas, qui s'est fait sortir de son filet (et de ses patins) en prolongation du deuxième match à Vancouver samedi soir, n'a visiblement pas aimé qu'on lui pose une question sur son style de jeu, hier au TD Garden de Boston. La question portait sur le but gagnant d'Alex Burrows en prolongation du match de samedi soir. On cherchait à savoir si Thomas n'allait pas apporter des ajustements à son style...

Le gardien des Bruins ne l'a pas trouvée drôle. «Non. Je sais assez bien ce qu'il faut faire pour jouer à cette position. Je ne vais pas écouter les suggestions ou conseils à ce moment-ci... Je vais continuer à jouer de la façon dont j'ai toujours joué», a-t-il répondu, en poussant tout de même un petit sourire en coin.

Oui, le jeu de Thomas est un peu remis en question par certains membres des médias, et Claude Julien, lui, ne comprend pas trop pourquoi. En fait, l'entraîneur des Bruins a sursauté quand un autre membre des médias l'a interrogé sur la dernière performance de son gardien. «À mes yeux, c'est un gagnant du trophée Vézina, a répondu l'entraîneur. Nous sommes ici actuellement en raison de sa contribution, qui a été très bonne. Le fait d'être assis ici et à avoir à répondre à ces questions, c'est ridicule.

«Il va probablement gagner le Vézina cette saison, selon moi en tout cas. Doit-on vraiment parler de son style de jeu? Il a fait des arrêts incroyables pour nous samedi soir, des arrêts qui nous ont permis de rester dans le match. Alors si on veut se concentrer sur le dernier but du match, et plusieurs joueurs auraient pu faire un meilleur travail là-dessus, je crois qu'on se concentre sur la mauvaise chose.»

Tim Thomas n'a certes pas été atroce lors des deux premiers matchs, mais il sait aussi ceci: avec les Canucks qui ont déjà une solide avance de 2-0 dans cette grande finale, il lui faudra tout oublier et être au sommet de son art ce soir, à Boston, pour le troisième match.

«Je dois mettre ces deux défaites derrière moi, de toute évidence. Mais j'ai déjà fait ça, à bien y penser. J'ai déjà amorcé ma préparation pour le troisième match. Je dois tout oublier ce qui est arrivé avant, pas juste moi, toute l'équipe au complet.»

Tout essayer

Les gars des Canucks, eux, refusent de dire qu'ils ont «le numéro» du gardien adverse, comme le veut l'expression consacrée. «On ne peut pas dire ça, non, a admis l'attaquant Henrik Sedin. Il a accordé quatre buts au cours des deux premiers matchs de la finale. Alors non, je ne dirais pas qu'on a trouvé une faille dans son jeu. Il faut tout essayer contre ce gars-là, ce n'est jamais facile de marquer contre lui.»

Tout essayer? C'est aussi ce que les Bruins se promettent de faire ce soir contre Roberto Luongo, qui a eu la vie trop facile jusqu'ici selon eux.

«Il faut évidemment commencer par lui bloquer la vue, a estimé l'attaquant Patrice Bergeron. Trouver une façon de foncer au filet. Ils nous empêchent de le faire, et ils font du bon travail là-dessus. Mais ce n'est pas une excuse, il faut trouver une façon d'aller au filet. C'est la finale de la Coupe Stanley, après tout...»

Tim Thomas aussi trouve que Luongo n'a pas eu à travailler trop fort depuis le début de cette grande finale. «Il a bien joué... mais je ne crois pas qu'on l'a suffisamment mis à l'épreuve. Ça explique en partie pourquoi on a un retard de 0-2 dans cette série.»

On résume, donc? Les Bruins qui promettent de foncer au filet, d'être plus agressifs devant leurs fidèles... tout ça pendant qu'Alain Vigneault, entraîneur des Canucks, juge que Rich Peverley s'est permis un «coup salaud» sur son défenseur Kevin Bieksa samedi soir.

Ça promet...