Les Canucks de Vancouver paient Keith Ballard très cher. Le défenseur encaisse un salaire annuel de 4,2 millions, conséquence du contrat de six ans d'une valeur de 25,2 millions que lui ont consenti les Panthers de la Floride il y a deux ans.

Non seulement Ballard est-il le deuxième salarié chez les défenseurs des Canucks - Dan Hamhuis touche 4,5 millionsannuellement -, mais le directeur général Mike Gillis a fait son acquisition à très fort prix l'été dernier. Il a cédé l'excellent Michael Grabner, candidat au titre de recrue de l'année dans la LNH, Steve Bernier et un choix de première ronde pour faire son acquisition.

Au lieu de profiter d'un statut particulier dans le vestiaire de sa nouvelle équipe, Ballard attend les nouvelles reliées à l'état de santé de son coéquipier Dan Hamhuis afin de savoir s'il sera de la deuxième rencontre de la finale de la Coupe Stanley ce soir.

Victime d'une blessure que l'entraîneur-chef Alain Vigneault a qualifié «de mineure et subie au milieu du corps», Hamhuis a retraité au vestiaire après qu'il eut asséné un coup de hanche au robuste Milan Lucic, des Bruins de Boston, en deuxième période, mercredi. Bien que le joueur des Bruins ait volé cul par-dessus tête, c'est le défenseur des Canucks qui a encaissé le plus gros de l'impact, auquel s'est ajouté un double-échec asséné par David Krejci venu défendre son ailier gauche.

Embarras du choix

Si Hamhuis n'est pas en mesure de jouer, Vigneault aura l'embarras du choix pour lui trouver un remplaçant. Andrew Alberts, un ancien des Bruins, la recrue Chris Tanev et Ballard attendent qu'on leur fasse signe.

Malgré les coûts élevés liés à la présence de Ballard à Vancouver, l'entraîneur-chef Alain Vigneault ne sent pas l'obligation de faire appel à ses services. «Les blessures nous ont forcés à utiliser 13 ou 14 défenseurs cette année. Ça nous a permis d'effectuer plusieurs essais et de voir que certains nous offraient du travail de meilleure qualité que d'autres. C'est ce qui explique la présence de Keith Ballard avec les réservistes.»

L'équipe d'abord...

Confiné aux gradins, Ballard assure qu'il accepte son rôle sans rechigner. «C'est bien évident que la compétition me manque et que je voudrais être sur la patinoire, sur le banc et dans le vestiaire pour vivre la frénésie d'une finale de la Coupe Stanley. Mais je demeure positif. Je m'entraîne de manière à être prêt à toute éventualité», a dit Ballard, rencontré par les journalistes jeudi après l'entraînement optionnel des Canucks à l'Université de la Colombie-Britannique. Un entraînement qui n'avait rien d'optionnel pour Ballard et les autres réservistes cela dit.

Bien que les Canucks forment une équipe rapide et talentueuse, Ballard considère que le sérieux des joueurs et leur capacité de faire passer le bien de l'équipe avant tout autre chose est la plus grande force de sa nouvelle équipe.

«C'est ma sixième saison dans la LNH, ma première à Vancouver, et je peux vous dire que jamais encore je n'ai vu autant de professionnalisme dans un vestiaire. La préparation des gars est phénoménale. Le respect des mandats qui sont distribués aussi. Pour le bien de l'équipe, tous les joueurs acceptent leur rôle. Même si cela veut dire d'être dans les gradins», a plusieurs fois répété Ballard pour convaincre les journalistes qui affichaient un scepticisme évident devant son témoignage.

En neuf matchs éliminatoires, Ballard n'a pas encore récolté de point. Il présente une fiche de -2 et a écopé quatre minutes de pénalités. L'ancien porte-couleurs des Coyotes de Phoenix et des Panthers de la Floride a récolté sept points (deux buts) en 65 matchs en saison régulière.

Si les Canucks ont perdu aux Panthers la jeune sensation Michael Grabner, il est important de préciser que les Panthers l'ont ensuite laissé aller au ballottage. Les Islanders de New York ont réclamé Grabner, qui a marqué 34 buts et récolté 52 points. Ces statistiques lui permettent d'en découdre avec Jeff Skinner, des Hurricanes de la Caroline, et Logan Couture, des Sharks, de San Jose, pour le titre de recrue de l'année.