S'il y a une chose qui a impressionné l'entraîneur-chef du Canada, Mike Babcock, et la direction de l'équipe dans son étude d'Équipe Europe, c'est l'évolution de cette formation après des débuts désastreux.

Équipe Europe sera l'adversaire surprise du Canada en finale de la Coupe du monde. La finale au meilleur de trois matchs débutera mardi, au Air Canada Centre.

«Ils représentent une belle histoire, a déclaré le directeur général d'Équipe Canada, Doug Armstrong, dimanche. Honte à nous si nous ne les prenons pas au sérieux après tout ce qu'ils ont accompli.»

L'Europe a encaissé deux gênants revers par un pointage combiné de 11-4 contre Équipe Amérique du Nord lors du calendrier préparatoire. Mais elle a ensuite vaincu les États-Unis lors du tour préliminaire et terminé au deuxième rang du groupe A, derrière le Canada. Elle a ensuite surpris la Suède en prolongation en demi-finale, dimanche.

Les Européens sont dirigés par Ralph Krueger, un ancien pilote des Oilers d'Edmonton et membre du personnel d'Équipe Canada aux Jeux olympiques de Sotchi. Entraîneur de longue date de l'équipe nationale suisse, Krueger a été un des adjoints de Babcock à Sotchi en tant que spécialiste du hockey sur les patinoires internationales.

Âgé de 57 ans, Krueger, qui a été congédié par les Oilers via Skype, connaît donc très bien le style de Babcock et du Canada, selon Armstrong.

Armstrong et Babcock ont déclaré avoir été impressionnés par l'effet des enseignements de Krueger en moins de trois semaines sur Équipe Europe, qui regroupe des joueurs provenant de huit nations différentes. Babcock voit maintenant un groupe qui joue du hockey structuré et responsable sans la rondelle. Équipe Europe compte sur un bon noyau défensif et un gardien compétent en Jaroslav Halak, l'ancien partenaire du gardien du Canada Carey Price avec le Canadien de Montréal.

«Personne n'atteint la finale d'un tournoi sans s'attendre à devoir travailler pour gagner», a dit Babcock.

Le Canada sera largement favori pour l'emporter contre l'Europe après avoir atteint la finale relativement facilement. Les Canadiens ont dominé leurs adversaires 19-6 au chapitre des buts marqués lors de leurs quatre matchs jusqu'ici. Ils ont accusé un retard au pointage pendant 89 secondes face aux Américains lors du tour préliminaire et 76 secondes face aux Russes en demi-finale, samedi.

Les représentants de l'unifolié ont aussi signé une victoire sans embûches de 4-1 face à l'Europe lors du tour préliminaire, mercredi dernier.

Babcock soutient que son équipe est mieux organisée présentement qu'au début de son camp, il y a trois semaines. Elle comprend mieux la structure de jeu et le niveau de confort permet aux joueurs de laisser parler leurs habiletés, croit Babcock.

Les quatre trios offensifs et les trois paires défensives n'ont pas vraiment changé depuis le début du tournoi. Le premier trio composé de Sidney Crosby, Patrice Bergeron et Brad Marchand a même surpris le personnel d'entraîneurs en exploitant sa vitesse pour générer trois buts face à la Russie.

«Je pense que notre groupe est confiant et calme. Les joueurs croient au système et ils ne font que s'améliorer», a dit Babcock.

Par ailleurs, l'attaquant Ryan Getzlaf ne s'est pas entraîné lundi, mais Hockey Canada a déclaré qu'il devrait être à son poste mardi pour le premier match de la finale.

Du côté de l'Europe, Krueger devra se fier au quatuor de Zdeno Chara, Dennis Seidenberg, Roman Josi et Andrej Sekera pour neutraliser non seulement Crosby, mais aussi Steven Stamkos, John Tavares, Matt Duchene et une liste interminable de joueurs étoiles.

Pendant ce temps, le trio d'Anze Kopitar, Marian Hossa et Tomas Tatar sera contré par celui de Jonathan Toews, Logan Couture et Corey Perry et la paire de Shea Weber et Marc-Édouard Vlasic. Cette unité canadienne a limité Alex Ovechkin à un seul tir au but en demi-finale.

Halak devra probablement jouer le meilleur hockey de sa vie pour permettre aux Européens de vaincre deux fois les Canadiens, qui n'ont pas perdu dans un tournoi regroupant les meilleurs joueurs au monde depuis le tour préliminaire des Jeux de Vancouver, en 2010.

«Nous devrons être disciplinés et intelligents, et allons devoir neutraliser leurs meilleurs joueurs et marquer contre le meilleur gardien du tournoi et ainsi de suite, a dit Kopitar au sujet du défi que le Canada représentait. Ce seront bien sûr des matchs très difficiles et nous devrons être à notre meilleur pour espérer les battre.

«Est-ce que nous pensons que c'est faisable? Oui, bien sûr. Mais ça va tout prendre.»

Marian Gaborik va rater la finale

L'attaquant d'Équipe Europe Marian Gaborik va rater la finale de la Coupe du monde de hockey en raison d'une blessure à un pied.

Le directeur général d'Équipe Europe, Miroslav Satan, a confirmé par le biais d'un communiqué, lundi, que Gaborik s'était blessé dimanche. Son club de la LNH, les Kings de Los Angeles, ont annoncé un peu plus tard qu'il allait rater huit semaines d'action.

Le premier match de la finale au meilleur de trois contre le Canada sera présenté mardi.

Gaborik a inscrit son deuxième but en quatre matchs à la Coupe du monde dimanche, aidant l'Europe à vaincre la Suède 3-2 en prolongation lors des demi-finales.

Le Slovaque âgé de 34 ans a inscrit 12 buts et 10 aides pour les Kings la saison dernière, disputant seulement 54 matchs en raison d'une blessure à un genou. Il a accumulé 386 buts et 773 points au cours de sa carrière dans la LNH.