Mario Lemieux était l'éminence grise officieuse d'Équipe Canada la dernière fois où la Coupe du monde a été disputée, il y a 12 ans.

Cette fois, le rôle incombe à Joe Thornton, qui à 37 ans, a joué aux côtés de Lemieux en 2004. Mais Équipe Canada n'a pas demandé à Thornton de se joindre à elle seulement que pour sa sagesse, mais pour ses habiletés, qui ont résisté à l'épreuve du temps.

Malgré qu'il ait été l'un des plus vieux joueurs de la Ligue nationale la saison passée, Thornton a terminé au quatrième rang du circuit avec 82 points en 82 rencontres pour les Sharks de San Jose. Il a ajouté 21 points en 24 matchs éliminatoires, atteignant la finale de la Coupe Stanley pour la première fois de sa carrière.

«En regardant la dernière saison de Joe Thornton, on peut assurer qu'il joue du grand hockey», a récemment déclaré le directeur général de la formation canadienne, Doug Armstrong.

Le DG affirme également que Thornton est toujours l'un des meilleurs passeurs du circuit et ses statistiques le prouvent: ses 63 mentions d'assistance n'ont été battues que par la récolte d'Erik Karlsson (66), capitaine des Sénateurs d'Ottawa. Depuis qu'il s'est joint au circuit Bettman, en 1997, Thornton domine d'ailleurs largement cette statistique, lui qui s'est fait complice de 964 buts. Son plus proche poursuivant, Jarome Iginla, a amassé 212 aides de moins.

Thornton, seul autre représentant du Canada à avoir vécu la Coupe du monde de 2004 avec Jay Bouwmeester, compte également le plus de points au cours de la même période, soit 1341.

L'entraîneur-chef du Canada, Mike Babcock, a dit que l'inclusion de Thornton au sein de son club - au détriment, au départ, de celle de certains joueurs plus jeunes comme Logan Couture, Corey Perry, Ryan O'Reilly et Taylor Hall - était exclusivement méritoire: les cinq entraîneurs et les cinq DG étaient unanimes.

Armstrong a été intrigué par la façon dont les Sharks ont utilisé Thornton la saison passée: majoritairement à l'aile, en compagnie du capitaine Joe Pavelski. Cela a en quelque sorte libéré Thornton de certaines obligations défensives et a démontré au Canada, qui regorge de centres naturels, de quelle façon il pourrait aussi l'utiliser à la Coupe du monde.

Patineur laborieux, Thornton n'avait pas été retenu pour la formation olympique aux Jeux de Sotchi, en 2014. Si son style de jeu semble être mieux adapté à une patinoire de la LNH - comme celle qui sera utilisée à Toronto -, Armstrong précise que sa sélection a été faite en raison de son talent, pas de la dimension de la surface de jeu.

De son côté, Thornton, qui avait représenté le Canada pour la dernière fois aux Jeux olympiques de 2010, ne pensait pas trop à la Coupe du monde avant de recevoir un coup de fil d'Armstrong, cet été.

«J'imagine que c'est le genre d'honneur que vous recevez sans y penser», a-t-il dit.

Ce pourrait bien être la dernière fois que l'Ontarien représente le Canada sur la scène internationale, même s'il a laissé entendre qu'il pourrait jouer encore longtemps.

«Il me reste encore une bonne dizaine d'années, a avancé Thornton en souriant. Alors je serai peut-être de la prochaine Coupe du monde.»