Steven Stamkos était à l'autre bout du monde quand l'équipe canadienne de hockey a remporté la médaille d'or olympique en Russie. John Tavares était présent au Bolshoy Ice Dome ce jour-là de 2014, mais sur la touche vêtu d'une chemise et d'une cravate.

Les deux étaient pourtant censés être sur la glace.

Les deux joueurs vedettes canadiens, des premiers choix et de possibles compagnons de trio, abordent la Coupe du monde de hockey un peu différemment que leurs coéquipiers. L'occasion d'aider leur pays à gagner un tournoi réunissant les meilleurs des meilleurs a un peu plus de signification après leur absence des Jeux de 2014 à la suite de blessures.

«Avec le talent dont dispose le Canada, votre fenêtre est plutôt limitée quand ça arrive», a reconnu Stamkos cette semaine au camp d'entraînement d'Équipe Canada.

Stamkos était sur la plage aux îles Caïmans, entouré de Canadiens, quand l'équipe canadienne a remporté l'or à Sotchi. Le capitaine du Lightning de Tampa Bay, aujourd'hui âgé de 26 ans, était censé jouer à l'époque, peut-être à l'aile droite aux côtés de Sidney Crosby. Mais il a appris à la veille du tournoi qu'il n'était pas prêt physiquement à effectuer un retour au jeu après une fracture à la jambe droite.

Il n'avait pourtant pas ménagé ses efforts afin de hâter sa guérison, s'y consacrant quatre et parfois six heures à tous les jours, pour avoir l'occasion de représenter son pays. Le directeur médical du Lightning, Ira Gutentag, l'a informé le 5 février, quelques jours avant le début des Jeux, qu'il n'avait pas le feu vert pour effectuer un retour.

Déçu, Stamkos est parti en vacances.

«C'était difficile à prendre, s'est-il rappelé. Je voulais juste partir.»

Prix de consolation

Il a réussi à suivre quelques matchs à la télévision - il se souvient d'un groupe passionné de Canadiens aux Îles Caïmans - notamment celui pour la médaille d'or contre la Suède. Et s'il était content pour son pays et ses coéquipiers, il a trouvé difficile d'être réduit au rôle de spectateur en sachant qu'il était censé être là en compétition pour une médaille d'or et les célébrations qui ont suivi la victoire de 3-0.

La Coupe du monde se veut en quelque sorte un prix de consolation, mais sa présence a encore une fois été compromise par une blessure. Stamkos a été traité pour un caillot de sang en avril, ce qui lui a fait rater presque tout le parcours du Lightning jusqu'en finale d'association.

«Nous y voilà à nouveau», a-t-il craint, se demandant s'il aurait une fois de plus à renoncer lorsque le Canada sauterait sur la patinoire à Toronto. Il n'a plus besoin d'anticoagulant et il joue en compagnie de Tavares et Ryan Getzlaf.

Comme Stamkos, Tavares souffrait lui aussi d'une blessure à la jambe lorsque les Canadiens ont gagné l'or. Le capitaine des Islanders de New York, âgé de 26 ans lui aussi, s'est blessé au genou gauche lors du match quart de finale contre la Lettonie, écrasé contre la bande par le défenseur Arturs Kulda. Il a raté la demi-finale, le match de la médaille d'or et le reste de la saison des Islanders.

«C'est le genre de situation à laquelle vous rêvez: une finale olympique, une demi-finale, jouer contre les États-Unis, et évidemment contre une grande équipe suédoise, a déclaré Tavares. Je n'ai pas eu cette occasion. J'ai évidemment eu l'occasion de faire partie de cette équipe et de jouer jusqu'à cette blessure. Mais vous désirez bien entendu disputer ce genre de matchs.»

Quand il a appris la gravité de la blessure, Tavares s'est résolu à jouer le rôle d'un bon coéquipier tout en faisant de son mieux pour profiter de l'expérience olympique. Il a même réussi à le faire sur la patinoire pour les célébrations après le triomphe contre la Suède, une médaille d'or autour du col de sa chemise blanche.

Il attend avec impatience une autre occasion de gagner un tournoi international, surtout dans sa ville natale de Toronto. Tavares a observé la façon dont toute une nation s'est ralliée autour de l'équipe canadienne aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010, et il espère une ambiance similaire plus tard ce mois-ci.

«C'était incroyable, a déclaré Tavares se rappelant les Jeux de 2010 lorsque le Canada a vaincu les États-Unis pour l'or. Et pour moi d'avoir l'occasion de vivre ça dans ma ville natale, je pense que ce serait très plaisant.

«Et vous ne savez jamais si l'occasion va se représenter. C'est presque le rendez-vous d'une vie. Vous voulez donc y être, donner votre maximum et aider l'équipe à atteindre l'objectif ultime.»