Le trio d'anciens Bruins de Boston formé de Mark Recchi, Sergei Samsonov et Marco Sturm avait passé tout le match à étourdir les anciens Canadiens, mais ceux-ci étaient parvenus à transporter le match en tirs de barrage.

L'entraîneur Jacques Demers a alors eu l'élégance d'envoyer Chris Nilan sur la glace pour qu'il tente de déjouer le gardien Andrew Raycroft.

Très émotif, l'ancien dur-à-cuire du Tricolore a savouré le moment.

« Ma famille est ici et mes enfants et mes petits-enfants ne m'ont jamais vu jouer, a confié Nilan après le match avec son accent de Boston le plus prononcé. C'était gentil de la part de Jacques Demers de me donner cette opportunité à la fin. J'aurais juste voulu marquer... comme je le faisais à l'époque! »

On lui avait confectionné un chandail aux couleurs partagées du Canadien et des Bruins, mais il n'y a aucun doute dans son esprit que son coeur est à Montréal.

« J'adore Boston, a dit Nilan, c'est là d'où je viens et je m'ennuie de ma famille, mais Montréal c'est ma ville. »

En fin de compte, c'est Raymond Bourque qui a marqué le but décisif en tirs de barrage pour procurer une victoire de 5-4 aux anciennes gloires locales. Comme à l'époque où il était capitaine des Bruins, le célèbre défenseur a trouvé le moyen de causer des misères au Tricolore!

Après le match, Bourque s'est d'ailleurs remémoré avec plaisir les séries de 1988 au cours desquelles les Bruins avaient mis fin à une disette de 45 ans en ayant finalement raison du Canadien.

« Dans ce temps-là, je retournais encore à Montréal l'été, a raconté Bourque. J'étais arrivé chez les Bruins en 1979 et nous n'avions pas eu de succès contre le Canadien pendant plusieurs années. Je ne peux pas vous dire à quel point j'ai passé un bel été à Montréal en 1988! »

Dans la victoire, Mark Recchi s'est distingué avec deux buts et une mention d'aide. Recchi a eu beau enfiler le chandail du CH pendant cinq ans, ce n'était guère surprenant qu'il ait choisi de s'aligner avec les Bruins. Il a remporté la Coupe Stanley avec eux en 2011 en plus d'avoir nourri la rivalité à sa façon, cette année-là, en remettant en question la sévérité de la commotion cérébrale de Max Pacioretty à la suite du coup de Zdeno Chara.

Ça lui avait valu le sobriquet de « docteur Recchi ».

« Je respecte toutes les organisations dans la ligue et ce n'est pas différent avec le Canadien, a précisé Recchi. Montréal a été un endroit spécial où jouer. J'ai eu la chance de jouer dans l'ancien Forum avant de déménager au nouvel amphithéâtre et j'ai passé cinq belles années à Montréal où j'ai été extrêmement bien traité. J'ai tout le respect du monde pour le Canadien. »